ATHENES (Reuters) - Les députés grecs ont voté mardi la levée du droit de veto dont disposait jusqu'à présent le Parlement sur toute modification du pacte d'actionnaires de l'opérateur de télécommunications OTE, ouvrant la voie à la cession par l'Etat de 5% du capital, qui pourrait lui rapporter 200 millions d'euros.
OTE est détenu à 40% par le groupe allemand Deutsche Telekom (DE:DTEGn) et l'Etat, bien qu'il ne possède que 10% des actions, peut nommer cinq des 11 membres du conseil d'administration et dispose d'un droit de vote spécifique sur les décisions stratégiques.
Les parlementaires ont approuvé un amendement au pacte d'actionnaires qui prévoyait jusqu'à présent que toute modification du tour de table leur soit soumise pour accord préalable.
Le gouvernement grec a accepté, dans le cadre du troisième plan d'aide conclu avec ses créanciers internationaux, un vaste plan de privatisations qui inclut la cession de la moitié des parts résiduelles de l'Etat dans OTE. Mais ces 5% doivent dans un premier temps être transférés à la HRADF, l'agence publique qui gère les participations de l'Etat.
Le calendrier de la vente de ces 5% n'est pas encore établi et Deutsche Telekom dispose d'un droit de veto sur toute offre éventuelle.
"Nous ne vendrons pas dans l'urgence", a assuré le ministre des Finances, Euclide Tsakalotos.
OTE est la deuxième capitalisation de la Bourse d'Athènes avec une valeur totale d'environ quatre milliards d'euros. Au cours actuel, 5% du capital sont donc susceptibles de rapporter 200 millions.
Le syndicat OME-OTE, qui représente quelque 14.000 salariés de l'opérateur et s'oppose à la cession des parts de l'Etat, s'est réuni mardi pour envisager d'éventuelles actions de protestation.
Les privatisations, un volet clé des différents plans d'aide négociés par Athènes depuis 2010, n'ont à ce jour rapporté que 3,5 milliards d'euros, très loin des 50 milliards prévus initialement. L'Etat est censé vendre pour 14 milliards d'euros d'actifs d'ici 2022 pour réduire sa dette.
(Angeliki Koutantou; Marc Angrand pour le service français)