Les échanges commerciaux interafricains stagnent à un niveau trop bas, l'Afrique consommant ce qu'elle ne produit pas, a déploré samedi le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal à l'ouverture d'un forum africain d'investissements à Alger.
Le commerce intra-régional "ne représente que 10 à 12% du total du commerce du continent alors qu'il atteint 40% en Amérique du Nord et 60% en Europe de l'Ouest", a souligné M. Sellal.
L'une des principales carences du continent africain dans ce domaine "réside dans le fait que l'Afrique ne consomme pas ce qu'elle produit et consomme ce qu'elle ne produit pas", a-t-il diagnostiqué.
"Plus de 80% des exportations africaines partent" ainsi hors du continent.
"Les échanges interafricains n'ont presque pas progressé cette dernière décennie malgré un taux de croissance moyen de 5% sur la même période", a ajouté le Premier ministre.
Il a appelé les hommes d'affaires africains à "chercher la croissance dans l'espace de l'entreprise, à travers les partenariats gagnant-gagnant" en soulignant que même une hausse des cours du pétrole dans les pays producteurs ne suffirait pas à couvrir les besoins de développement.
L'Algérie qui souffre de la baisse des prix de l'or noir et cherche à diversifier son économie encourage ses entreprises à se lancer à la conquête de l'Afrique où leurs rivales du Maroc ont pris de l'avance.
Le Maroc est ainsi devenu le deuxième investisseur africain sur le continent après l'Afrique du Sud.
Selon un rapport du centre de réflexion marocain OCP Policy Center, il a conclu avec les pays du sud du Sahara près de 500 accords de coopération depuis 2000. L'Afrique subsaharienne a représenté 62,9% des investissements directs étrangers marocains dans le monde.
De son côté, l'Algérie a exporté vers l'Afrique subsaharienne pour seulement 42 millions de dollars (40 millions d'euros) sur les neuf premiers mois de l’année en cours, soit 0,25% de l'ensemble de ses exportations, selon des chiffres officiels.
L'Afrique est le continent avec lequel l'Algérie a le moins d'échanges commerciaux.