Le directeur général par intérim d'UBS, Sergio Ermotti, a été nommé mardi de façon définitive à la tête de la première banque suisse, qui prévoit d'annoncer dans deux jours un important remaniement de son activité.
UBS a également décidé d'accélérer la nomination du nouveau président. L'ex-président de la Bundesbank Axel Weber, qui devait à l'origine prendre ce poste à partir de 2013, succèdera lors de l’Assemblée générale du 3 mai 2012 au président sortant Kaspar Villiger, selon un communiqué.
L'établissement a par ailleurs annoncé qu'il présentera jeudi, lors de la journée des investisseurs, un repositionnement d'UBS prévoyant notamment une banque d'affaires "plus ciblée, moins complexe et moins gourmande en capital", selon un communiqué.
Cette unité, à l'origine des pertes abyssales durant la crise des "subprime" américains et qui peine à se rétablir, a réalisé au troisième trimestre la plus mauvaise performance du groupe, en creusant sa perte avant impôts à 650 millions de francs suisses, contre 406 millions il y a un an.
"Je me réjouis de pouvoir annoncer aujourd’hui que deux professionnels très compétents, expérimentés, et dont les profils sont complémentaires, reprennent les rênes de la banque", a indiqué M. Villiger, cité dans le communiqué.
"Les nominations d’Axel Weber au poste de président (...) et de Sergio P. Ermotti à celui de (directeur général) du groupe confèrent à UBS la stabilité dont elle a besoin et clarifient la situation", a-t-il ajouté.
M. Ermotti a quant à lui expliqué que la nouvelle stratégie de l'établissement se concentrera "sur nos activités de gestion de fortune leader sur le marché et sur notre position de principale banque universelle de Suisse".
Le Tessinois de 51 ans avait été propulsé fin septembre directeur général par intérim de la première banque suisse, après le départ surprise d'Oswald Grübel consécutif au scandale de fraude d'un trader qui a touché l'établissement.
M. Ermotti, qui était à la banque italienne UniCredit de 2005 à 2010 et a travaillé précédemment pendant 18 ans pour Merrill Lynch, est doté d'une solide expérience de dirigeant à l'international.
Attaqué pour les mandats privés qu'il exerçait notamment pour des sociétés dans des paradis fiscaux en parallèle à son activité à la tête de la première banque suisse, il avait annoncé le 29 septembre qu'il allait renoncer à ces activités.
"Avec un directeur général définitif, la banque serait en bien meilleure position pour la journée des investisseurs", avait estimé lundi Rainer Skierka, analyste à la banque Sarasin.
La journée des investisseurs, qui débute jeudi à New York vers 17H00 GMT, pourrait aussi être l'occasion d'annoncer de nouvelles suppressions de postes.
En août, UBS avait déjà annoncé la suppression de 3.500 emplois, dont 45% dans la banque d'affaires, en raison de la volatilité des marchés et de la force du franc suisse.