Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a assuré mardi qu'il continuerait de "se battre" pour l'instauration d'une taxe sur les transactions financières en Europe, mais a reconnu des difficultés et s'est dit prêt à se tourner vers des solutions alternatives.
"Nous nous battons pour une taxe sur les transactions financières au niveau de l'Union européenne", a dit M. Schäuble en marge d'une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.
A défaut, il a dit souhaiter qu'elle soit mise en oeuvre au niveau de la zone euro, mais a reconnu "de sérieux doutes provenant de plusieurs pays".
L'Allemagne défend, avec la France et sept autres pays, l'instauration de cette taxe. Le fait qu'ils soient neuf pourrait théoriquement leur permettre de la mettre en place sans les autres pays de l'UE, grâce au mécanisme de coopération renforcée. Mais pour cela, il leur faut au préalable démontrer qu'un accord à l'unanimité est impossible au sein de l'UE, ce qui laisse augurer de longs débats.
M. Schäuble s'est dit opposé à l'introduction d'une taxe au sein "d'un petit nombre seulement de membres de la zone euro. Ce serait une solution +patchwork+ qui n'aurait pas de sens", a-t-il dit.
"Si nous ne constatons pas rapidement de nets progrès, nous nous tournerons vers d'autres solutions, car c'est mieux que de dire: tout ou rien", a-t-il dit.
Il a évoqué des alternatives, comme un "droit de timbre" ou encore "des mesures de régulation pour combattre le trading à haute fréquence".
Le trading à haute fréquence correspond à des opérations de marché réalisées à des vitesses proches de la milliseconde, ce qui favorise certains acteurs de marché. Les autorités de régulation s'inquiètent de cette évolution, accusée de créer des distorsions de marché importantes.