L'inflation britannique a nettement ralenti en septembre, tombant à son plus faible niveau depuis cinq ans, et ressortant nettement en dessous des attentes des économistes, selon des données publiées mardi par l'Office des statistiques nationales (ONS).
Selon l'ONS, les prix à la consommation ont augmenté de 1,1% sur un an, après 1,6% en août. Ce résultat est très inférieur aux estimations des économistes, qui tablaient sur 1,3% selon la banque Calyon.
Il faut remonter à septembre 2004, il y a exactement cinq ans, pour trouver une inflation aussi basse, a précisé l'ONS.
Par rapport au mois précédent, les prix à la consommation sont ressortis stables, alors que les économistes tablaient sur une progression de 0,3%.
Les prix de base (qui excluent les produits et services les plus volatils, comme l'alimentation, l'énergie, le tabac et l'alcool) ont revanche fait preuve de résistance. Ils ont en effet progressé de 1,7% sur un an, après 1,8% le mois précédent, enregistrant ainsi leur plus faible hausse depuis juin seulement.
L'indice des prix de détail (RPI), qui inclut les loyers et remboursements d'emprunts immobiliers, et sert communément de base pour l'indexation des salaires et des retraites, a quant à lui reculé de 1,4% sur un an en septembre, (après -1,3% en août), et augmenté de 0,4% par rapport au mois précédent.
Les économistes se sont étonnés de cet écart aussi fort entre leurs attentes pour l'inflation et les chiffres de l'ONS, alors que les prix à la consommation avaient au contraire tendance à dépasser leurs prévisions ces derniers mois.
Mais selon eux, malgré cet accès de faiblesse, l'inflation pourrait avoir atteint un niveau plancher, et est appelée à se redresser fortement d'ici la fin de l'année.
"Septembre va probablement constituer un plancher pour les prix à la consommation, les prix du pétrole ayant chuté fin 2008 et début 2009, ce qui va créer un effet de base défavorable pour les mois qui viennent", a ainsi estimé Howard Archer, du cabinet IHS Global Insight.
De plus, il a rappelé que la TVA, qui avait été abaissée temporairement de 17,5% à 15% en décembre 2008, remonterait à son niveau d'origine le premier janvier prochain, ce qui va mécaniquement doper l'inflation. Enfin, la faiblesse de la livre rend comparativement plus chers les prix des biens importés, ce qui devrait également gonfler les prix.
Du coup, "l'inflation devrait repasser l'objectif de 2% (auquel la Banque d'Angleterre est censée la contenir, ndlr) vers la fin de l'année, et elle pourrait se rapprocher de 2,5% au cours du premier semestre 2010", a anticipé Howard Archer. Cependant, il a prédit qu'elle pourrait à nouveau se replier en dessous de 2% au second semestre 2010, sur fond de reprise faible et très graduelle.
De même, James Knightley d'ING, a dit s'attendre à ce que l'inflation repasse au-dessus de 2% en début d'année prochaine.
Sur le marché des changes, ces chiffres ont en tout cas provoqué un nouveau recul de la livre sterling face aux autres grandes devises. Elle a touché un plus bas depuis mars face à l'euro (à 1,0627 euro pour une livre) et depuis mai face au dollar (à 1,5708 dollar).