Les eurodéputés ont donné jeudi leur feu vert au lancement d'une phase pilote des "project bonds", ces emprunts mutualisés servant à financer de grands projets d'infrastructures, via la Banque européenne d'investissement (BEI).
Avec quelque 230 millions d'euros de garanties tirées du budget européen et d'une contribution de la BEI, ces "project bonds" permettront de soutenir jusqu'à 4,3 milliards d'euros d'investissements par un effet démultiplicateur, avait au préalable précisé devant la plénière le président de la BEI Werner Hoyer.
Le vote des députés européens, à une très grande majorité, fait suite à un accord trouvé avec les gouvernements des 27, et ces "project bonds" ont été inclus dans les quelque 120 milliards d'euros du Pacte de croissance entériné la semaine dernière au sommet de Bruxelles.
Pour le commissaire européen en charge des affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, il s'agit d'un "moyen efficace d'utiliser le budget européen pour lever des investissements privés".
Le principe de cette phase pilote a été décidé "pour permettre de tester le concept et démontrer aux marchés et aux citoyens qu'il fonctionne", a-t-il souligné.
Selon Werner Hoyer, "il y aura d'énormes besoins en investissements dans les prochaines années", dans une Europe confrontée au "besoin urgent de relancer les économies, de mettre un terme à la hausse du chômage et de préserver le rôle et la position de l'UE dans le monde".
Ces "project bonds" ont l'avantage de "ne pas peser davantage sur les budgets nationaux ou sur les dettes souveraines", a-t-il fait valoir, en soulignant qu'il s'agissait d'un nouvel outil qui s'ajoutait aux outils existants.
La priorité sera donnée aux investissements pour promouvoir la sécurité énergétique, l'accès aux réseaux numériques et une infrastructure de transport durable, a précisé le président de la BEI.