Le gouvernement va demander aux constructeurs automobiles la "pérennisation des sites de production" en échange de son aide au secteur, et va instaurer des malus pour véhicules polluants, a déclaré mercredi le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.
"Nous demandons la pérennisation des sites", a déclaré M. Montebourg en détaillant devant la presse son plan de soutien au secteur automobile qui passe notamment par un accroissement des bonus écologiques et des facilités de financement pour les professionnels.
"Les laboratoires de Recherche & Développement", pour laquelle le gouvernement prévoit des financements, "devront être maintenus sur le territoire national", a aussi déclaré M. Montebourg.
Le ministre a précisé que l'exécutif appliquerait à partir de 2013 des malus financiers aux véhicules les plus polluants, compensant presque totalement le coût de l'accroissement des bonus mis en place pour les véhicules électriques et hybrides, qui représente un total de 490 millions d'euros.
"Les bonus sont à effet immédiat, les malus sont à effet de quelques mois", a dit M. Montebourg.
Le gouvernement prévoit de faire passer le bonus pour les véhicules électriques de 5.000 euros à 7.000 euros et de 2.000 à 4.000 euros pour les hybrides, mais ce bonus sera conditionné au maintien des prix de vente par les constructeurs.
Il y aura aussi un accroissement des bonus pour les véhicules thermiques les moins polluants.
Le projet prévoit des facilités de financement pour les équipementiers et constructeurs en difficulté face à la baisse des ventes automobiles en Europe, et de réorienter des investissements déjà prévus vers la recherche et développement (R&D).
Au total, 350 millions d'euros de crédits "d'investissements d'avenir" seront "réorientés" pour les constructeurs, la banque des PME Oseo devrait mobiliser 150 millions d'euros pour "soutenir" la trésorerie des sous-traitants, et ils pourront solliciter plus de 450 millions d'euros de financement.
Le gouvernement prévoit aussi de multiplier les points de recharge des voitures électriques.
M. Montebourg a précisé que les seules dépenses nouvelles à prévoir dans ce plan comptaient 120 millions d'euros d'aide à la réindustrialisation pour les PME qui créent ou maintiennent de l'emploi, un fonds de 50 millions d'euros pour la mutualisation de certaines actions de la filière, et 5 millions d'euros de surcoût de la dépense publique lié à l'accroissement du parc électrique de l'Etat. Les autres fonds sont issus de redéploiements ou de maintiens d'engagements précédents.
Par ailleurs, M. Montebourg s'en est pris aux constructeurs coréens, accusés de commettre des "actes de concurrence déloyale". Les voitures coréennes ont augmenté leur part de marché en Europe depuis la signature en octobre 2010 d'un accord de libre-échange avec l'Union européenne.
Enfin, le gouvernement a fait appel au monde de la culture puisque les cinéastes Cédric Klapisch et Luc Besson vont réaliser des "publicités en faveur de l'automobile française", dans le cadre d'une "campagne de mise en valeur" du secteur.