Le groupe japonais Sharp, en difficulté financière, va hypothéquer la quasi-totalité de ses biens fonciers et immobiliers au Japon pour obtenir des prêts bancaires, a-t-on appris jeudi auprès de l'entreprise d'électronique.
Confrontée à de graves problèmes de trésorerie, Sharp a été contrainte de recourir à cette solution exceptionnelle, de surcroît au moment où un accord capitalistique avec le groupe taïwanais Hon Hai qui devait lui apporter des liquidités est remis en cause.
En échange de prêts totalisant 150 milliards de yens (1,5 milliard d'euros) fournis deux grandes banques nippones, Sharp va mettre en gage son siège d'Osaka (centre-ouest) ainsi que les terrains et les bâtiments de ses usines de l'archipel, a expliqué une porte-parole du groupe.
Seul son bureau de Tokyo et des propriétés dans la région de la capitale n'ont pas été hypothéquées car Sharp envisage carrément de les vendre.
Le groupe nippon est dans une situation financière des plus précaires car il doit faire face à d'importantes difficultés sur ses marchés des écrans à cristaux liquides (LCD) et des télévisions, conjugué au handicap du yen fort et à la concurrence des groupes sud-coréens et taïwanais.
Il prévoit une perte nette équivalente à 2,5 milliards d'euros pour l'année budgétaire en cours et a annoncé début août la suppression de 5.000 emplois dans le monde, - une première depuis 1950.
Autrefois prisé des investisseurs, le titre Sharp à la Bourse de Tokyo a plongé le 15 août à son plus bas niveau en 38 ans, ce qui a entraîné des tensions avec son partenaire taïwanais Hon Hai, plus connu sous le nom commercial de Foxconn, qui doit racheter 9,9% du capital du groupe nippon en vertu d'un accord conclu au printemps.
Conséquence de ces difficultés financières, l'agence de notation financière Standard & Poor's a relégué vendredi en catégorie spéculative la note de sa dette à long terme.
"Les besoins de liquidités (de Sharp) sont supérieurs à ses sources de financement", a souligné l'agence.