La directrice générale du FMI Christine Lagarde a jugé opportun mardi soir que les pays de la zone euro à l'abri des attaques des marchés, un groupe au sein duquel elle a semblé inclure la France, puissent adopter un tempo "plus souple" de réduction des déficits.
"Ce qui nous paraîtrait particulièrement opportun, c'est qu'au sein de la zone euro, les autorités (...) acceptent de regarder les choses en face" et évoquent "collectivement" cette question, a déclaré la patronne du Fonds monétaire international sur la chaîne de télévision française LCI.
Elle a notamment plaidé pour que les "mesures structurelles de réduction des déficits" soient prises en compte. Lorsqu'un pays qui réalise un effort structurel est ensuite confronté à une baisse "brutale" de la croissance, elle a estimé que cela ne devait pas l'obliger automatiquement à décider de nouvelles hausses d'impôts ou de coupes dans les dépenses.
Christine Lagarde, ex-ministre française des Finances, n'a pas souhaité commenter spécifiquement le cas de la France, qui s'est engagée à ramener son déficit public à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2013, un objectif jugé intenable par de nombreux économistes.
Mais, a-t-elle dit en réponse à une question sur la France, "pour ceux des pays de la zone euro qui ne sont pas sous tension financière de la part des investisseurs, l'essentiel c'est de mettre en oeuvre les mesures structurelles de réduction du déficit". "Tout en gardant le cap, le tempo peut être un peu plus souple", a-t-elle ajouté.
Le gouvernement français compte sur une croissance de 0,8% l'an prochain pour tenir son engagement, alors que le FMI estime qu'elle ne sera que de 0,4% et que, du coup, le déficit public s'établira à 3,5% du PIB.