Plusieurs centaines de personnes demandant l'interdiction du glyphosate ont manifesté jeudi à Foix en soutien à des membres du collectif local des Faucheurs volontaires qui devaient comparaître au tribunal correctionnel, a-t-on appris auprès des manifestants et de la police.
Entre 250 et 400 personnes selon les sources ont défilé à la mi-journée sous le soleil dans le centre de Foix.
Au rythme de la samba, ils ont scandé des slogans dénonçant l'utilisation du glyphosate, une substance entrant dans la composition de nombreux herbicides dont le Roundup, a indiqué à l'AFP Jacques Dandelot, membre du Collectif ariégeois des faucheurs volontaires, qui s'opposent aussi aux OGM.
La foule a finalement rejoint le tribunal, devant lequel 21 personnes ont été renvoyées suite à deux actions ayant eu lieu dans des magasins ariégeois.
Le 27 septembre 2016, une dizaine de personnes avaient recouvert de peinture des bidons d'herbicide dans deux magasins près de Pamiers dont une enseigne M. Bricolage, rendant ces produits impropres à la vente. Le 1er mars 2017, 17 militants avaient mené une action similaire à Foix dans une enseigne Bricomarché.
Le 16 juin, le tribunal avait décidé de joindre les deux dossiers et de renvoyer l'audience à ce jeudi.
Les 21 prévenus sont poursuivis pour "dégradation du bien d'autrui en réunion" et encourent 15.000 euros d'amende et 3 ans d'emprisonnement, selon leur avocat, Me Guillaume Tumerelle.
Jeudi, les différentes parties n'ont pas été entendues: le tribunal a décidé d'examiner une question préjudicielle formulée par la défense, pour savoir si "les méthodes européennes d'évaluation des produits sont conformes au principe de précaution", a précisé l'avocat.
Le tribunal rendra sa décision le 12 octobre, et dira s'il saisit ou non la justice européenne de cette question, a-t-il précisé.
"C'est une très bonne décision si elle est confirmée. Le procureur est allé dans notre sens", s'est félicité Me Tumerelle.
Sollicitée, la défense de l'un des magasins plaignants n'a pas souhaité s'exprimer jeudi.
L'utilisation du glyphosate, herbicide le plus utilisé dans l'UE, est devenue de plus en plus controversée. Une pétition européenne dénonçant ses dangers pour la santé et l'environnement et demandant son interdiction a réuni mi-juin plus d'un million de signatures.
En juillet, la Commission européenne a décidé de proposer le renouvellement de la licence du glyphosate pour 10 ans dans l'UE, ce à quoi la France s'était opposée en 2016.
Le nouveau ministre de l'Environnement Nicolas Hulot a assuré que son pays serait "ferme" sur le sujet.