Le parlement grec doit se prononcer dans la nuit de vendredi à samedi sur un projet de loi visant à durcir le régime d'imposition des salariés et professions libérales, a-t-on appris de source parlementaire.
La loi, dont le vote est a priori assuré par la majorité du gouvernement de coalition rassemblant 163 députés sur 300, est une condition préalable pour la poursuite des versements des prêts au pays endetté par l'UE et le FMI.
En prélude d'une grande réforme fiscale prévue par le gouvernement en avril, cette loi vise à renflouer les caisses de l'Etat en engrangeant 2,3 milliards d'euros de recettes fiscales en 2013.
Cette somme doit permettre d'atteindre l'objectif d'économie de 11,5 milliards d'euros sur le budget 2013 que la Grèce a accepté --malgré d'importantes manifestations-- en échange des prêts financiers consentis par la zone euro et du Fonds monétaire international pour éviter la faillite du pays.
La Grèce en est à son quatrième budget d'austérité drastique consécutif pour redresser ses finances publiques. En 2013, plus de 9 milliards d'économies doivent être dégagés via des coupes sur les dépenses (salaires de la fonction publique, retraites, etc..).
Jugeant que la loi allait contribuer à rétablir plus de justice fiscale, et à mieux lutter contre la fraude, très répandue dans le pays, le ministre des Finances Yannis Stournaras a toutefois reconnu jeudi au parlement, que le projet était "surtout une loi de nécessité budgétaire".
"Chaque euro que nous allons prendre avec cette loi est un euro de moins à soustraire aux salaires et retraites. Sans ce texte, les 2,3 milliards d'euros que nous allons économiser auraient du être trouvées dans des coupes supplémentaires", a souligné le ministre.
Le gouvernement qui peine à lutter contre la fraude fiscale mise sur l'augmentation de ses recettes via la hausse de l'imposition des professions libérales, champions de l'évasion fiscale, et des salariés au revenu supérieur à 21.000 euros annuels.
Selon la presse, la nouvelle imposition "va étrangler la classe moyenne", frappée déjà de plein fouet par les mesures de rigueur imposées depuis trois ans et ayant conduit à une réduction importante des salaires et des retraites.
M. Stournaras a souligné l'importance de "la poursuite des versements des prêts internationaux", qui ont repris en décembre.
La Grèce attend le feu vert lundi des ministres des Finances et du FMI lors d'une réunion de l'Eurogroupe pour le versement de la prochaine tranche portant sur 9,2 milliards d'ici fin janvier, et conditionné au vote de la loi fiscale.