Le gouvernement de N'Djamena a refusé d'autoriser la filiale tchadienne de la compagnie pétrolière publique chinoise (CNPCIC), dont les opérations sont suspendues depuis le 12 août, à reprendre ses activités, a annoncé mercredi le ministère tchadien de l'Energie et du Pétrole.
A l'issue de deux journées de discussions entre les autorités et la compagnie, le gouvernement a indiqué que "toute reprise des activités de la CNPCIC est conditionnée par la construction d'une station de traitement des boues de forage, la réalisation de puits poubelle afin de réinjecter les boues traitées dans les réservoirs et l'installation d'un incinérateur de déchets", selon le communiqué.
Le gouvernement tchadien avait suspendu toutes les activités de la CNPCIC pour "violation flagrantes des normes environnementales" dans ses forages d'exploration de brut dans le sud du pays.
Le ministre du Pétrole, Djérassem Le Bémadjiel, avait dénoncé le 13 août "le comportement inadmissible" de la compagnie. Toute la chaîne hiérarchique de cette société va répondre de ses actes", avait-il averti.
A cet égard, le ministère du Pétrole demande "demande le départ immédiat du directeur général de la CNPCIC et de son adjoint".
"Les indemnisations et les pénalités suite à cette dégradation de l'environnement seront déterminées après évaluation et audit en cours sur le terrain", ajoute le communiqué.
Selon N'Djamena, la compagnie "s'engage à coopérer et se dit prête à exécuter toutes les demandes du Tchad et s'engage également à respecter les lois du Tchad pour une meilleure coopération entre les deux parties".
La CNPCIC mène depuis 2009 des campagnes d'exploration dans le sud du pays. Elle exploite également une raffinerie au Tchad.
Le pays a commencé à exploiter ses gisements pétroliers en 2003. Selon des sources officielles, la production était de l'ordre de 120.000 barils/jour en 2011.
Les revenus pétroliers lui ont permis de moderniser son armée, de se doter d'un meilleur réseau routier et de construire de nombreux bâtiment publics. Mais certains membres de la société civile demandent au régime d'employer davantage cette manne pour l'amélioration des conditions de vie de la population.