Le numéro un mondial des médicaments génériques, l'Israélien Teva, a annoncé jeudi une intensification de sa restructuration, avec la suppression de 10% de ses effectifs, soit 5.000 emplois dans le monde, pour se concentrer sur les génériques et la recherche.
Teva Pharmaceutical Industries, qui s'était déjà fixé pour objectif de réduire ses coûts annuels d'1,5 à 2 milliards de dollars d'ici la fin 2017, vise désormais le haut de cette fourchette, soit "2 milliards de dollars d'ici fin 2017 dont 1 milliard d'ici fin 2014", selon un communiqué.
Environ 5.000 emplois vont être touchés, sur les 46.000 postes de l'entreprise dans le monde, pour l'essentiel d'ici la fin 2014, indique le texte publié sur le site de l'entreprise.
Teva veut "atteindre de hauts niveaux de productivité à court terme, tout en poursuivant des débouchés sur le long terme", selon Jeremy Levin, le PDG du groupe.
Comme il l'avait annoncé en décembre, le groupe entend réduire sa présence dans des pans entiers de son organisation, pour se concentrer sur les génériques et ses activités de recherche et développement.
Les économies réalisées seront réinvesties dans des programmes "à haut potentiel", assure Teva.
M. Levin, cité par le quotidien économique israélien Globes, n'a pu préciser combien des 7.500 emplois basés en Israël étaient menacés.
"La plupart des suppressions de postes se feront en dehors du pays" et "plus tard dans l'année, nous donnerons plus de détails sur nos investissements à venir", a-t-il indiqué, faisant état de "300 millions d'euros économisés" en 2013.
De 19,5 à 20,5 milliards de dollars de bénéfices
Dans le communiqué, le PDG assure au personnel que la direction agira "avec justice, intégrité et respect et fournira un soutien pendant cette période".
La centrale syndicale israélienne Histadrout, à laquelle adhère la majorité du personnel local de Teva, a indiqué dans un communiqué avoir été en contact téléphonique jeudi après-midi avec la direction au sujet du plan social.
"Il a été convenu que des mesures seraient prises pour améliorer l'efficacité, en coordination avec les comités d'employés et la Histadrout", écrit le syndicat.
Le vice-président de Teva, Ika Abravanel, a expliqué à la radio publique israélienne qu'il s'agissait d'un "processus mondial dans 70 pays et 74 sites de production", qui prévoir notamment une "rationalisation de la main d’œuvre parce qu'il y a un surplus dans certains endroits".
M. Abravanel a souligné le défi que représentaient les litiges autour des brevets du Copaxone, médicament phare de l'entreprise qui traite la sclérose en plaque, et génère 30 à 35% des bénéfices de Teva selon la presse.
"La menace d'une expiration du brevet sur le Copaxone en mai 2014, et non en septembre 2015 existe. Nous devons nous y préparer", a-t-il dit.
"Si Teva veut avoir du succès et continuer à être leader sur le marché, nous devons nous préparer aux changements de ce marché", a ajouté M. Abravanel.
De son côté, le président de Teva France, Erick Roche, a indiqué à l'AFP qu'il était "prématuré de commenter l'impact du plan d'économies de Teva en France", où le groupe embauche un peu plus de 1.000 personnes.
L'entreprise, partie d'une petite pharmacie de Jérusalem en 1901, sous l'Empire ottoman, a dégagé en 2012 un bénéfice (BIEN BENEFICE) d'environ 1,9 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaire autour de 20 milliards.
Teva pense malgré tout pourvoir tenir ses prévisions pour l'exercice en cours, avec un chiffre d'affaires prévu entre 19,5 et 20,5 milliards de dollars.
A Wall Street, l'action de Teva était en hausse de 2,09% à 40,02 dollars jeudi après ces annonces.
Teva avait été au centre d'une brève polémique en France, lorsque son diurétique furosémide avait fait l'objet d'une alerte sanitaire en juin après la découverte d'un comprimé de somnifère dans une plaquette du médicament.
L'alerte avait rapidement été levée, aucun somnifère n'ayant été retrouvé parmi plus de 200.000 comprimés examinés.