Les Français ne rejettent pas dans leur majorité le principe de l'impôt mais trouvent qu'ils en paient trop, selon un sondage Ipsos Public Affairs publié lundi par Le Monde, BFMTV et la Revue française des Finances publiques.
Selon cette étude d'opinion, une majorité de Français (57%) estime qu'il s'agit d'un acte citoyen de payer ses impôts, notamment l'impôt sur la fortune (ISF), l'impôt sur les sociétés, l'impôt sur le revenu ou encore les taxes sur l'alcool ou le tabac.
Ces personnes estiment également que les impôts permettent de maintenir un service public significatif ou un haut niveau de protection sociale mais 25% jugent qu'aucune de ces raisons de les justifient.
Pour les 43% restants, payer ses impôts n'est pas un acte citoyen et plusieurs catégories de prélèvements comme la TIPP, la CSG ou encore les droits de succession apparaissent injustifiées.
Même si une majorité accepte le principe des impôts, 72% les jugent trop élevés et pesant trop sur les classes moyennes. De plus, 74% estiment qu'ils contribuent plus au système qu'ils n'en retirent d'avantages.
"En d'autres termes, les Français voient ce qu'ils paient mais pas ce qu'ils reçoivent concrètement", indique Ipsos.
La droite et la gauche sont jugées également responsables de la hausse de la pression fiscale car 78% des Français estiment que les impôts augmentent régulièrement depuis vingt ans, que cela soit la droite ou la gauche qui se trouve au pouvoir et ils sont 60% à estimer que les impôts avaient déjà augmenté avant l'élection de François Hollande.
Mais 79% condamnent la politique fiscale du gouvernement actuel, jugeant qu'elle n'est pas juste (79%), pas efficace pour réduire la dette et les déficits (80%) et pas conforme aux engagements de campagne (78%). La moitié des personnes se déclarant sympathisantes du Parti socialiste sont de cet avis. Ils sont également 85% à ne pas croire à une pause fiscale en 2015.
L'exil fiscal est condamné par 55% des Français, dont 84% des sympathisants du PS, mais sur les 45% qui le comprennent, il y a 59% de 18-24 ans et 72% parmi les sympathisants du Front National.
Concernant le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu, 66% y sont favorables, dont 25% de "très favorables", mais 14% y sont "très opposés".
Enfin, s'agissant d'une taxation sur les transactions financières à l'échelle internationale, 58% l'estiment "souhaitable mais pas réaliste", 28% "souhaitable et réaliste" et 14% "pas souhaitable".
Sondage réalisé du 7 au 10 octobre 2013 auprès de 967 personnes interrogées par internet selon la méthode des quotas, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.