Le PDG d'Alitalia a présenté mardi aux syndicats de la compagnie aérienne en difficulté un plan prévoyant près de 300 millions d'euros d'économie et la suppression de 1.900 emplois, ont annoncé des participants à la réunion.
Sur 295 millions d'euros d'économies, 128 millions seront réalisées sur le coût du travail : suppression de l'équivalent de 1.900 postes et de certaines primes, notamment d'ancienneté, instauration d'une "contribution de solidarité" pour les salaires supérieurs à 40.000 euros bruts. En revanche, aucun "licenciement sec" n'est prévu.
"Nous ne voulons laisser à la maison ou renvoyer personne", a déclaré aux syndicats le PDG d'Alitalia, Gabriele del Torchio, selon lequel un plan "d'optimisation des coûts" est "absolument incontournable" pour la compagnie, au bord de l'asphyxie financière.
Un redimensionnement de la flotte est également prévu, avec l'abandon de 11 appareils A320.
Par ailleurs, le PDG a indiqué aux syndicats que son projet d’augmentation de capital était "pratiquement atteint".
Alitalia, chroniquement déficitaire et dont la dette s'élève à 1,2 milliard d'euros, avait validé le mois dernier le principe d'une augmentation de capital jusqu'à 300 millions d'euros.
Une première période d'adhésion à l'opération ne lui avait permis de lever que 173 millions d'euros. Le deuxième tour doit s'achever mardi soir.
Le seuil de 225 millions d'euros de promesses d'achat de nouveaux titres devrait être atteint, ce qui devrait permettre au groupe public Poste Italiane de débloquer à son tour 75 millions et donc de parvenir aux 300 millions d'euros prévus.
Mais la compagnie italienne est toujours à la recherche d'un partenaire, a indiqué le PDG aux syndicats.
Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM, qui détient actuellement 25% de la compagnie italienne, avait refusé de souscrire à cette augmentation de capital, jugeant que "les indispensables mesures de restructuration financières n'étaient pas réunies".
Mardi, la compagnie allemande Lufthansa ainsi que l'espagnole Vueling ont confirmé qu'ils n'étaient pas intéressés.
"C'est un plan de coupes budgétaires sans partenaire et sans prospective industrielle", a commenté le responsable de la fédération Transports du principal syndicat italien Cgil, Franco Nasso. Celui-ci a déploré "l'absence du gouvernement" dans ce dossier, jugeant que son implication est "indispensable pour que la négociation puisse s'ouvrir".
"Le plan ne nous convainc pas, tant sur les recettes que sur le coût du travail", a ajouté son homologue de l'UIL, Claudio Tarlazzi, selon lequel la direction "doit accepter de le revoir et de le modifier sur les propositions des syndicats".
Quant au responsable du troisième syndicat représenté, la CISL, il a jugé le plan "décevant" et réclamé de "la clarté sur le partenaire industriel ainsi que sur les mesures d'accompagnement social".
Chroniquement déficitaire, Alitalia, qui compte 14.000 salariés, subit de plein fouet la concurrence des compagnies à bas coûts et du train.