Le ministre chinois du Commerce Gao Hucheng a appelé jeudi la France à "faciliter davantage l'implantation d'investisseurs chinois sur le plan législatif", lors d'un forum économique franco-chinois au ministère des Finances à Paris.
En échange, "la Chine est prête à importer plus de produits français" pour rééquilibrer la relation commerciale, lourdement déficitaire pour la France, a-t-il dit devant les représentants de quelque 500 entreprises chinoises et françaises.
Il a appelé à "travailler avec la France pour éliminer toute forme de protectionnisme, à utiliser avec précaution les recours et privilégier la voie du dialogue" en cas de frictions commerciales.
Le ministre français de l'Economie Pierre Moscovici a lui rappelé qu'en matière de stocks d'investissements la relation entre les deux pays était également très déséquilibrée, avec des investissements français en Chine quatre fois supérieurs aux investissements chinois en France. Le stock d'investissements chinois en France s'élève à 3 milliards d'euros tandis que les investissements cumulés français en Chine sont de 13 milliards d'euros, a-t-il rappelé.
Les investissements français en Chine représentent selon lui 500.000 emplois, contre 12.000 emplois à l'inverse.
"Les investissements chinois sont décisifs pour nous, nous sommes déterminés à les attirer quand ils sont créateurs d'emplois", a dit M. Moscovici.
La ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq a elle souligné que des implantations chinoises en France, par exemple récemment dans le secteur du lait en Bretagne "peuvent induire des exportations", avant d'ajouter "c'est ce double mouvement que je veux imprimer dans nos relations".
M. Moscovici a assuré que le gouvernement français entendait "faire en sorte que ce pays soit un pays dans lequel l'acte d'investir soit plus simple", et assuré que la signature la veille d'un partenariat franco-chinois autour du constructeur automobile PSA signalait "un déblocage psychologique, un signe de confiance".
"Désormais, la Chine reconnaît que la France est pleinement un pays attractif", veut croire le ministre, reconnaissant qu'il "a pu y avoir dans le passé telle ou telle réticence".
La signature jeudi de vingt contrats et accords en plus des trente conclus mercredi par des entreprises françaises et chinoises "prouve leur confiance dans la coopération entre nos deux pays", a pour sa part estimé le ministre chinois du Commerce.