L'inflation s'est apaisée en juillet au Royaume-Uni, où la hausse des prix n'a atteint que 1,6% sur un an contre 1,9% en juin, a annoncé mardi l'Office national des statistiques (ONS).
Les économistes s'attendaient en moyenne à une hausse des prix de 1,8%, selon un consensus établi par l'agence Dow Jones Newswires.
Ce ralentissement pourrait faire espérer aux investisseurs que la Banque d'Angleterre (BoE) va attendre davantage avant de relever son taux directeur, ou à tout le moins l'augmenter très lentement.
La livre a accusé le coup en conséquence face au billet vert. A 08H35 GMT, elle est tombée à 1,6634 dollar, son niveau le plus faible depuis le 8 avril.
En juillet, les prix ont même diminué de 0,3% par rapport à ceux de juin (contre -0,2% attendu par les économistes).
L'ONS a expliqué que les prix des vêtements avaient particulièrement baissé - apparemment en raison de soldes estivales tardives.
L'institut a ajouté que l'évolution des tarifs de l'alcool, de l'alimentation et des services financiers avait aussi limité l'ampleur de l'inflation. Les prix dans le secteur des transports ont à l'inversé tiré vers le haut l'évolution globale.
Samuel Tombs, analyste chez Capital Economics, a souligné que les données publiées mardi étaient "beaucoup plus faibles" que les attentes de la BoE, qui prévoit à court terme une inflation à peine inférieure à son objectif de 2%.
"Le comité de politique monétaire de la BoE va continuer d'être surpris par la faiblesse de l'inflation dans les mois à venir. L'effet désinflationniste de la hausse de la livre n'a pas encore touché les étiquettes des magasins", a-t-il expliqué.
Il a ajouté que l'apaisement de la pression inflationniste allait permettre à la direction de la BoE d'augmenter les taux "à un rythme encore plus graduel que ce à quoi s'attend le marché".
Dans son rapport trimestriel sur l'inflation et la croissance publié mercredi dernier, la banque centrale britannique avait mis en lumière les contrastes des données du marché du travail, entre croissance dynamique de l'emploi et quasi stagnation des salaires.
Le chômage a ainsi diminué à 6,4% au deuxième trimestre, tandis que les salaires (hors bonus) n'ont progressé que de 0,6% sur un an - soit bien plus lentement que l'inflation.
Confronté à l'impatience des salariés excédés de voir leur pouvoir d'achat rogné par la vigoureuse hausse des prix, le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron s'est réjoui des données publiées mardi.
"Le plan économique du gouvernement à long terme fonctionne, c'est le septième mois consécutif au cours duquel l'inflation est inférieure à l'objectif de 2% de la BoE", a souligné un porte-parole du Trésor.
La question du pouvoir d'achat pourrait s'avérer cruciale lors des élections générales de mai prochain, l'opposition travailliste soulignant que les fruits d'une croissance revenue sont injustement répartis.