PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi, celle de Milan se distinguant particulièrement grâce à une confiance du consommateur qui a augmenté en septembre pour la première fois en quatre mois, alors qu'elle était attendue en baisse.
Un mauvais indicateur économique allemand et le "profit warning" du groupe néerlandais TNT ont souvent tempéré les ardeurs mais les derniers propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) ont apporté un soutien bienvenu.
La Bourse de Milan a terminé la séance sur un gain de 1,67%.
À Paris, le CAC 40 a repassé le cap des 4.000 points en gagnant 1,25% (54,37 points) à 4.413,72. Le Footsie britannique a pris 0,45% et le Dax allemand 0,70%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,19% et le FTSEurofirst 300 de 0,76%.
Madrid, qui était hésitante moins d'une heure avant la clôture, a finalement progressé de 0,51%.
"L'indice FTSE MIB pourrait dégager une bonne performance vers la fin de l'année si (le président du Conseil Matteo) Renzi est capable de fédérer son équipe", a dit Carlo Alberto de Casa (ActivTrades). Renzi s'est engagé dans la voie des réformes pour doper l'économie italienne, retombée en récession au deuxième trimestre.
En Allemagne, le moral des chefs d'entreprise allemands s'est détérioré en septembre pour le cinquième mois d'affilée, pour tomber à son plus bas niveau depuis avril 2013, selon l'indice du climat des affaires de l'institut munichois Ifo.
Mais ce qui a compensé l'effet négatif de la statistique allemande, c'est le fait que Mario Draghi ait déclaré ce mercredi que la BCE poursuivrait une politique monétaire ultra-accommodante pendant une période relativement longue, au moins jusqu'à ce que le taux d'inflation se rapproche de l'objectif de 2%.
Pour autant, les mauvaises nouvelles de TNT Express viennent rappeler, s'il était besoin, que la situation économique de l'Europe est loin d'être florissante. De surcroît, l'intensification du conflit au Moyen-Orient, avec les frappes aériennes occidentales en Syrie et en Irak, poussent les traders à réduire leurs positions sur les actions.
Le groupe de messagerie néerlandais a déclaré mercredi qu'il renonçait à ses objectifs de rentabilité pour 2015, en raison essentiellement de la faiblesse de la croissance en Europe.
L'action a perdu 9,5%, plus grosse perte de l'indice Stoxx 600.
A l'inverse, Philips, au lendemain de sa scission d'avec son activité historique d'éclairage, enregistre la meilleur performance de l'indice EuroStoxx 50 avec un gain de plus de 3%.
Au sein du CAC 40, c'est Total qui réalise la meilleure performance (+2,89%), deux jours après avoir annoncé son intention de poursuivre ses cessions d'actifs et de réduire ses coûts opérationnels afin d'atteindre son objectif de génération de trésorerie pour 2017 malgré une croissance de sa production moins rapide que prévu.
Total est aussi la deuxième meilleure performance de l'EuroStoxx 50.
Le contraste entre les situations économiques et l'évolution des politiques monétaires aux Etats-Unis et en Europe ont permis au dollar d'enregistrer dix semaines de gains d'affilée.
Face à un panier de monnaies, il a atteint mercredi son meilleur niveau depuis juillet 2010 et inscrit contre l'euro un nouveau pic de 14 mois au-dessous de 1,28, se traitant autour de 1,2790.
Pour les mêmes motifs macroéconomiques que le dollar, le sterling pour sa part a tutoyé ses meilleurs niveaux en deux ans face à la monnaie unique. L'euro est tombé à 78,12 pence, non loin d'un creux de deux ans de 78,10 inscrit la semaine prochaine après que l'Ecosse eut rejeté l'indépendance.
Le marché pétrolier était en net recul, victime de la poussée du dollar et d'une offre surabondante, avec un baril de Brent qui touche un nouveau plus bas de deux ans en deçà des 96 dollars le baril.
(Avec Sudip Kar-Gupta, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)