La Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, a donné son autorisation à une alliance sur les vols transatlantiques de passagers entre British Airways (BA), American Airlines et Iberia, après les avoir obligés à libérer des créneaux de vol dans les aéroports londoniens.
La décision "permettra aux compagnies aériennes de mettre en place l'alliance transatlantique à laquelle elles aspirent depuis longtemps, tout en permettant aux quelque 2,5 millions de passagers voyageant entre Londres et New York ainsi que sur les autres liaisons concernées de continuer à bénéficier d'un éventail de fréquences et de prix concurrentiels", a commenté le commissaire à la Concurrence Joaquin Almunia.
Les trois compagnies, toutes trois membres de l'alliance de compagnies aériennes Oneworld, avaient été l'objet d'une enquête de la Commission, préoccupée par un possible non-respect des règles de concurrence de l'UE.
Elles vont libérer des créneaux d'atterrissage et de décollage aux aéroports londoniens d'Heathrow et de Gatwick, au choix du nouvel arrivant, pour les liaisons vers Boston, New York, Dallas et Miami.
Cela permettra à un ou plusieurs concurrents d'exploiter au total 49 vols hebdomadaires aller-retour supplémentaires entre Londres et les quatre destinations concernées aux États-Unis.
L'aéroport de Heathrow est l'un des plus engorgés au monde et les créneaux horaires y sont très recherchés
De plus, les trois alliés se sont engagés à fournir un accès à leurs programmes de fidélisation sur toutes ces liaisons, permettant aux passagers des nouveaux arrivants du marché de gagner des points.
La collaboration entre les trois compagnies englobe le partage des recettes et la gestion commune des horaires, des tarifs et des capacités sur toutes les liaisons entre l'Amérique du Nord et l'Europe.
Les engagements réclamés par Bruxelles sont valables pour dix ans. En cas de non respect, la Commission pourrait infliger une amende représentant jusqu'à 10% du chiffre d'affaires total annuel de chaque entreprise.
"L'Europe n'a pas échappé à la tendance de consolidation du secteur aérien", à l'instar des Etats-Unis, a souligné M. Almunia. La Commission s'est d'ailleurs donné jusqu'au 27 juillet pour analyser le projet de fusion entre Continental et United Airlines.
M. Almunia a rappelé que des prises de participation majoritaires dans des compagnies aériennes américaines par des groupes européens n'étaient malheureusement pas possibles, malgré la finalisation récente de l'accord "ciel ouvert" entre l'UE et les Etats-Unis.
La Commission indique avoir coopéré étroitement avec les autorités des États-Unis, notamment le ministère américain des transports, sur le dossier.