Le groupe de distribution Carrefour a confirmé mardi avoir conclu un accord avec le groupement d'indépendants Intermarché pour un projet d'acquisition-cession portant sur 11 magasins Carrefour Market et cinq magasins Intermarché.
Le projet "a été présenté en comité central d'entreprise (CCE) ce jour", a ajouté le groupe, confirmant une information déjà donnée par les syndicats.
Des représentants syndicaux s'étaient exprimés à l'issue de la réunion de ce CCE organisé à Massy (Essonne), et qui concernait les régions nord et ouest de la France.
"D'après Alexandre Falck (directeur exécutif de Carrefour Market, ndlr), l'opération sera basée sur un échange avec Intermarché, aucune contrepartie financière n'étant prévue à ce jour", a déclaré à l'AFP Franck Dutertre, délégué CFDT à l'issue d'un comité central d'entreprise (CCE), ajoutant que l'échange de magasins aurait lieu en mars 2013.
"Il s'agit d'un projet d'acquisition de cinq magasins du groupement Intermarché situés dans le sud-ouest de la France et de la cession à Intermarché de 11 magasins du groupe Carrefour Market situés dans le Nord et l'Ouest", a précisé la direction de Carrefour jointe par l'AFP.
Selon les syndicats, les magasins Carrefour Market concernés par la cession sont notamment ceux de Brebières (Pas-de-Calais), Concarneau (Finistère), Hoymille (Nord), La Chapelle Launay (Loire Atlantique), Loudéac (Côtes-d'Armor), Hennebont (Morbihan), Rennes Le Gast (Ille-et-Vilaine) Wardrecques (Pas-de-Calais), Rosporden (Finistère) et Barbezieux (Charentes).
"Cela concerne près de 300 salariés", a précisé Laurent Lamaury, délégué CGT.
"Les salariés, encadrement compris, sont très inquiets et s'interrogent de plus en plus sur l'avenir de l'entreprise. Ils ont l'impression qu'on s'occupe de redresser Carrefour au détriment des Carrefour Market", a estimé M. Dutertre.
"Il s'agit d'une opération (...) permettant de garantir la perennité de l'activité et de l'emploi au sein de ces magasins, qui se fait dans un cadre courant de gestion d'un réseau des supermarchés", a toutefois affirmé la direction de Carrefour.
"La procédure d'information consultation se poursuit en lien avec les partenaire sociaux et ce projet doit être soumis à l'autorité de la concurrence", a-t-elle ajouté.
Fin août, le nouveau PDG du premier employeur privé de France, Georges Plassat, avait décrété "la chasse aux gaspillages" au lendemain de l'annonce d'un plan de départs volontaires dans les sièges, sans dévoiler sa stratégie financière pour relancer l'enseigne confrontée à l'érosion de ses parts de marché en France.
Après une série d'avertissements sur résultats, les annonces du PDG et des résultats semestriels meilleurs que prévu avaient rassuré les investisseurs, même si certains s'interrogeaient sur la manière dont le groupe allait faire face à ses besoins de financement.
Le PDG du distributeur avait en outre annoncé qu'il souhaitait mettre fin à la stratégie de convergence des enseignes mise en place par son prédécesseur, et remplacer le nom Carrefour par son logo, notamment dans les 934 magasins Carrefour Market (ex Champion) du groupe.
Le groupe de distribution qui compte 412.000 collaborateurs dans le monde, dont 115.000 en France, a vu son bénéfice net chuter de 14,3% en 2011.