« Les marchés ne ressentent pas l’émotion positive de cette journée, ils savent uniquement ce qu’ils lisent dans le marc de café - l’économie est en récession profonde, avec des pertes d’emploi massives et une dégringolade des bénéfices des entreprises, » a affirmé Richard Yamarone, économiste en chef chez Argus Research.
Paul Ashworth, économiste senior pour les États-Unis chez Capital Economics, a ajouté qu’il n’existait « pas de solution magique aux problèmes des marchés de crédit et financiers et de l’économie. » Même si la nouvelle administration gère la crise de la meilleure façon possible, « il n’y aucune façon de résoudre cela d’un geste. »
Le pessimisme chez les investisseurs ne reflète pas leur opinion de Barack Obama, mais est simplement un reflet des nouvelles en provenance de l’autre côté de l’Atlantique, a ajouté Andrew Pyle, gestionnaire de patrimoine chez ScotiaMcLeod.
« Les marchés ne se réjouissent évidemment pas autant que les gens présents à Washington, mais je crois que c’est uniquement un reflet du fait que les investisseurs attendent de connaître de quoi est fait le plan d’Obama et des mauvaises nouvelles qui les submergent, » a-t-il dit. « Leur attention est maintenant tournée vers la propagation mondiale - des sauvetages de banques britanniques jusqu’à l’abaissement des cotes de crédit sur les emprunts garantis par les États européens.
Pyle a ajouté que le S&P 500 se devait de s’améliorer au cours de huit prochaines sessions afin que 2009 débute du bon pied.
Benjamin Reitzes, économiste chez BMO Marchés de capitaux, a dit pour sa part que le nouveau plan de sauvetage annoncé au Royaume-Uni faisait craindre aux marchés qu’une solution semblable soit nécessaire aux États-Unis. « C’est pourquoi les banques américaines entrainent les indices américains vers le bas, » a-t-il indiqué. « Les horribles résultats de State Street n’ont pas aidé non plus. »
Selon lui, l’optimisme entourant l’inauguration « pourrait amorcer une reprise, mais les défis auxquels fait face Obama sont énormes et il a déjà affirmé à plusieurs reprises que la route serait longue et cahoteuse. »
Reitzes ne s’attend pas à de nouvelles annonces lors du discours inaugural, mais a ajouté : « Il aura un immense auditoire attentif; ce pourrait donc être un bon moment pour annoncer quelque chose. »
Ashworth croit quant à lui que l’investiture pourrait stimuler la confiance à court terme, mais que les gens réaliseront rapidement que la récession se poursuit. Même si les marchés sont près de leur niveau plancher, il a rappelé qu’on ne s’attendait à aucune croissance économique en 2009.
« Il est possible que nous soyons près du plancher, mais les marchés devancent l’économie réelle de plusieurs mois - peut-être 12. Je ne m’attends certainement pas à une expansion économique cette année, » a-t-il dit.
Ian Lyngen, stratège en revenu fixe chez RBS Greenwich, croit qu’en temps lui qu’il devrait y avoir « moins de propos sur l’énorme optimisme à la télévision et plus de propos sur la dure réalité économique et les besoins en crédit de l’économie réelle en ce moment. »
« Bien que la populace puisse s’intéresser à Obama - c’est un fait dont tiennent compte les prix des marchés depuis un moment - nous nous intéressons aux sauvetages de banques britanniques et aux ramifications de la réelle possibilité que l’économie américaine (et mondiale) se détériore encore dans le futur. »
Quant à savoir si le discours inaugural d’Obama pourrait donner un coup de pouce au dollar américain, Ashworth affirme que le discours est simplement le moment de passer « un message, un large portrait, mais rien de spécifique à propos de l’économie et certainement pas d’annoncer un nouveau plan de stimulation. »
Ce dernier a ajouté que les marchés réagissaient aux nouvelles et que l’investiture provoquait un engouement, mais pas des nouvelles. « Il a déjà annoncé ce qu’il allait faire, » a pour sa part déclaré Lyngen.
Au moment où la cérémonie d’investiture de Barack Obama débutait, à 11h 45 HNE, le S&P était en baisse de 2,14 %, le Dow, de 1,52 %, et le Nasdaq, de 2,67 %.
Par Patrick McGee, pmcgee@economicnews.ca, édité par Stephen Huebl, shuebl@economicnews.ca, traduit par Jean-Philippe Gravel, jpgravel@economicnews.ca
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