Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron veut d'ici juin une "feuille de route" destinée à favoriser l'emploi et l'innovation dans les services, secteur moins souvent évoqué par les acteurs publics que celui de l'industrie.
"Notre volonté est de rapprocher la logique de l'industrie et des services", a dit le ministre à l'issue d'une réunion avec la Commission nationale des services (CNS), qu'il préside et qui doit travailler à ce rapprochement.
"Il faut sortir de ce distinguo qui est constamment fait dans l'économie française et qui n'a plus de sens", a dit M. Macron, dont le prédécesseur Arnaud Montebourg avait très fortement mis l'accent sur la relance industrielle en France.
Dans le but de "faciliter la création d'emplois et l'innovation", le ministre a indiqué qu'il souhaitait "revoir d'ici le mois de juin" la CNS "avec une feuille de route extrêmement concrète et précise."
Il a souligné que le secteur des services représentait "56% des contrats d'apprentissage" et qu'il était un "vecteur d'emplois", aussi bien des postes peu qualifiés que qualifiés.
M. Macron entend à la fois définir des "clusters de services sur le territoire" français et avoir une approche "par filières". Il a évoqué à titre d'exemple deux de ces filières: les objets connectés ou encore la logistique.
Le vice-président de la CNS Christian Nibourel, par ailleurs président d'Accenture France Benelux, a pour sa part averti sur BFM Business que "si on n'y prête pas attention, on va perdre la bataille des services comme on a perdu la bataille de l'industrie", évoquant le risque de délocalisation.
Evoquant le poids plus important de l'industrie dans le discours politique, il a appelé à "sortir de cet angle mort".