La grève la SNCM a provoqué une perte d'au moins 18 millions pour le secteur du tourisme, mais ses effets sont partiellement compensés par le développement du transport aérien, a estimé jeudi à Ajaccio la présidente de l'Agence du tourisme de Corse (ATC), Vanina Pieri.
Mme Pieri, qui est aussi conseillère exécutive, a déclaré devant l'Assemblée de Corse que sur la base du chiffre de 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel du secteur touristique, "on envisage a minima 1% de chute de l'activité", soit 18 millions.
Elle a toutefois ajouté qu'il faudrait aussi examiner la valeur ajoutée, le PIB et l'emploi "dont les impacts seront évalués d'ici la fin de l'année".
"Nous pouvons craindre que certaines entreprises de petite taille subissent de plein fouet", l'effet de cette grève de 16 jours de la compagnie délégataire du service public maritime, a ajouté Mme Pieri.
Elle a notamment mentionné l'agriculture, particulièrement touchée avec "des pertes irréversibles sur des denrées périssables".
Concernant spécifiquement le tourisme, Mme Pieri a souligné que le prix aurait été "plus lourd" si l'ATC "n'avait anticipé des solutions face à une baisse du trafic maritime qui a débuté en 2011".
La croissance de l'aérien, a-t-elle déclaré, a été de 7,9% entre 2012 et 2013, soit "450.000 sièges supplémentaires ayant été pourvus à 75%."
Elle a précisé qu'une offre de 120.000 sièges supplémentaires a été mise en place d'avril à octobre 2014. "Quand le maritime baisse de 3% en 2013, l'aérien progresse de 7,9%", a souligné Mme Pieri.
Elle a indiqué que les efforts de l'ATC se portaient essentiellement en direction des régions françaises, de l'Europe francophone et de l'Europe du Nord.
Aussi, a-t-elle exprimé "un optimisme prudent sur le reste de la saison touristique", rappelant que celle-ci ne démarrait véritablement qu'à la mi-juillet et qu'une part importante de la clientèle étrangère se rendait en Corse par la mer au départ de l'Italie.