Technicolor, ? la peine pour mettre en place un mod?le ?conomique p?renne et en qu?te d'investisseurs, a re?u mercredi soir l'appui du gouvernement qui a demand? au Fonds strat?gique d'investissement (FSI) d'entrer au capital, sans pour autant rassurer les syndicats.
Le groupe fran?ais a voulu donner, mercredi, un signal positif aux march?s avec l'arriv?e ? son capital d'un nouvel actionnaire, et a r?uni son conseil d'administration pour ?tudier "la proposition" d'une "institution internationale" en vue d'une prise de "participation minoritaire".
La cotation du groupe est suspendue depuis mercredi matin dans l'attente d'une annonce. La r?union du conseil ?tait toujours en cours en d?but de soir?e, selon le groupe, qui pourrait ne communiquer que jeudi matin.
Le ministre de l'Industrie Eric Besson, qui a re?u les syndicats de Technicolor, leur a annonc? avoir demand? au Fonds strat?gique d'investissement (FSI) "d'examiner les modalit?s d'une entr?e au capital du groupe", au c?t? de l'investisseur ?voqu? par Technicolor dans la matin?e.
Le FSI "examinera d?sormais cette possible entr?e au capital aux c?t?s de l'investisseur" ?voqu? par le groupe, "ou de toute autre investisseur cr?dible et s?rieux pour Technicolor, et permettant d'assurer la p?rennit? de ce groupe strat?gique", selon le minist?re.
Avec l'arriv?e de nouveaux investisseurs, Technicolor cherche ? contrer les v?ll?it?s de d?mant?lement du groupe, pr?conis? par deux fonds actionnaires am?ricains, Apollo et Third Point, affirmait mercredi soir Le Figaro.fr
L'annonce de Bercy "n'a pas ?teint les craintes des salari?s qui ne sont pas confiants du tout", a d?clar? ? l'AFP Guillaume Trichard, porte-parole de l'intersyndicale, ? l'issue de la rencontre avec Eric Besson.
Les syndicats d?noncent depuis des semaines "l'absence totale de vision strat?gique" du groupe et s'inqui?tent des menaces pour l'emploi.
L'intersyndicale a demand? au ministre "un moratoire sur les proc?dures en cours qui vise des d?localisations d'activit? (notamment de d?codeurs num?riques), via la cession du site d'Angers et le plan social qui vise Rennes et Issy-les-Moulineaux", a-t-il pr?cis?.
Le gouvernement se dit "particuli?rement attentif" ? l'avenir du groupe, notamment celui du site d'Angers (330 salari?s) que Technicolor veut c?der.
L'arr?t sur place d'ici juillet de la fabrication de d?codeurs fait suite ? la d?cision de Technicolor de concentrer cette production exclusivement sur l'usine de Manaus au Br?sil, o? le march? est "en plein d?veloppement et la protection douani?re importante", selon le groupe.
Technicolor a lanc? fin 2011 un plan de r?duction de ses effectifs en Europe avec 600 suppressions de postes dont 125 en France (44 ? Rennes, le reste ? Issy-les-Moulineaux, si?ge du groupe).
L'entreprise, n?e de la scission des activit?s grand public de l'ancien groupe public Thomson, a ?t? le champion fran?ais du t?l?viseur dans les ann?es 1990, avant de se r?orienter vers les technologies pour les m?dias et les services cr?ateurs de contenu pour le cin?ma et la t?l?vision.
Elle compte 17.000 salari?s dans le monde, dont environ 1.900 en France o? elle disposait encore d'une dizaine de sites industriels au d?but des ann?es 2000.
En 2011, Technicolor s'est lourdement enfonc? dans le rouge avec une perte nette de plus de 300 millions d'euros. Ce qui a conduit son directeur g?n?ral Fr?d?ric Rose a fixer une feuille de route financi?re pr?cise ? l'horizon 2015: "un exc?dent brut d'exploitation (Ebitda) sup?rieur ? 600 millions d'euros par an, un flux de tr?sorerie disponible sup?rieur ? 400 millions, et une r?duction de plus de moiti? de la dette".