JOUY-EN-JOSAS, Yvelines (Reuters) - Les candidats à l'élection présidentielle de 2017, et au-delà l'ensemble des Français, doivent se fixer pour objectif d'atteindre une croissance forte associée au plein emploi, a déclaré mardi le président du Medef.
"Je crois que cet objectif, de croissance forte associée au emploi, doit être la clef de voûte de tout programme économique digne de ce nom et ce programme économique devrait être 70% de tous les programmes politiques que les candidats doivent nous présenter dans les jours et les semaines à venir", a dit Pierre Gattaz en ouverture de l'université d'été de la première organisation patronale française à Jouy-en-Josas (Yvelines).
"Le chômage de masse affaiblit notre pays depuis trop longtemps" a-t-il observé en prévenant que "la croissance, il faut aller la chercher, on l'attend trop comme la pluie".
Pour atteindre cet objectif, "ambitieux mais réaliste", le président du Medef a estimé que les candidats devraient placer l'entreprise au coeur de leur programme économique.
Dressant un premier bilan du quinquennat de François Hollande, Pierre Gattaz a salué notamment le "Pacte de responsabilité" et le Crédit d'impôt compétitivité-emploi (CICE), qui vont selon lui dans le bon sens.
"Mais on n'a pas été jusqu'au bout, on est au milieu du gué", a-t-il estimé en appelant à hâter cette "révolution culturelle économique qu'il faut faire en France."
Le Medef va préparer des propositions s'articulant autour de quatre blocs -- fiscalité, social, simplification et formation -- destinées à alimenter les programmes des candidats à la présidentielle, a indiqué Pierre Gattaz.
A huit mois de l'élection présidentielle, de nombreux responsables politiques doivent intervenir lors de cette 18e édition du rassemblement de rentrée du Medef.
Les quatre principaux concurrents de la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire, sont attendus. Marie-Noëlle Lienemann, candidate à la primaire socialiste, doit également intervenir, tandis que le gouvernement sera représenté par Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement.
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, qui serait sur le départ, doit intervenir mercredi après-midi.
Dans un entretien paru mardi dans Les Echos, Pierre Gattaz avait déjà déclaré attendre des prétendants à l'Elysée des "engagements forts" pour ramener le chômage en France à 6% et retrouver une croissance supérieure à 2%.
"Il faut absolument que l'économie et le social soient au centre des débats", a-t-il également dit mardi matin sur Europe 1.
(Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)