Le président cubain Raul Castro a annoncé une prévision de croissance de 2% pour 2016, marquant un ralentissement après une hausse du PIB de 4% en 2015, et appelé son gouvernement à "rationaliser" ses dépenses.
L'économie cubaine "continuera à croître mais à un rythme plus lent, de 2%", a estimé mardi face à l'Assemblée nationale le président cubain Raul Castro, dont le discours a été publié mercredi par les médias d'Etat.
Un ralentissement dû, selon lui, "aux limitations financières" liées à la chute des cours des produits d'exportation tels que le nickel, une des principales ressources de l'île.
En outre, a-t-il ajouté, si "la tendance à la baisse des prix du pétrole nous avantage en réduisant la facture les importations d'aliments, matières premières et produits manufacturés", 2015 a vu la dégradation de "coopérations avantageuses" avec plusieurs pays, dont le Venezuela, principal partenaire économique de cette île qui importe 80% de ce qu'elle consomme.
Selon M. Castro, les ventes de pétrole vénézuélien à Cuba à des tarifs avantageux ont souffert de "la guerre économique" menée contre le gouvernement de Nicolas Maduro.
Dans ce contexte, le président cubain a appelé à "concentrer les ressources vers des activités qui génèrent des revenus, (...) à rendre plus efficace le processus d'investissement et à faire croître l'investissement du secteur productif et des infrastructures", en mettant l'accent sur l'énergie.
"Nous devons réduire chaque dépense qui n'est pas indispensable et mettre à profit les ressources dont nous disposons avec davantage de rationalité dans l'objectif de développer le pays", a-t-il encore exhorté lors de cette seconde session annuelle de l'Assemblée, traditionnellement fermée aux médias étrangers.
La prévision de croissance pour 2016 du gouvernement cubain est inférieure de deux points à celle publiée récemment par la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (Cepal).
Cuba a affiché une croissance de 4% en 2015, principalement grâce à la chute des prix des importations, après une année 2014 marquée par l'expansion du PIB la plus faible (1,3%) enregistrée depuis le début des réformes économiques de Raul Castro en 2008.
Ces réformes, qui accordent davantage de place à l'initiative privée et aux investissements étrangers dans une économie contrôlée à 90% par l'Etat, visent à actualiser un modèle aujourd'hui à bout de souffle.