Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi s'est félicité lundi soir des signes de reprises en zone euro, jugeant que les Etats de la région devaient en profiter pour harmoniser davantage leurs économies et renforcer les institutions européennes.
"La plupart des indicateurs suggèrent qu'une reprise durable est à l'oeuvre (en zone euro, ndlr)", a salué M. Draghi lors d'un discours prononcé à Francfort.
"Nous pouvons à juste titre être optimistes concernant l'avenir. Mais cela ne signifie pas que nous devrions nous reposer sur nos lauriers. Au contraire (...). Nous devons accélérer" la convergence des économies de la région, a martelé l'Italien.
"La politique monétaire aide en créant une amélioration de l'environnement", a-t-il affirmé, en référence à un vaste programme de rachats de dettes lancé début mars par l'institution, sur le modèle de la Banque du Japon ou de la Réserve fédérale.
"Mais c'est au tour des Etats de saisir l'opportunité pour rendre ces progrès permanents. (...) Il faut qu'il y ait de la convergence pour que l'union soit stable. Chaque économie doit être en mesure d'atteindre les critères les plus élevés en termes de compétitivité, d'emploi et de croissance", a-t-il estimé, précisant que sans cela, "les citoyens des régions les plus pauvres vont commencer à se demander s'ils ne seraient pas mieux en dehors de l'union" monétaire.
M. Draghi a également plaidé pour un renforcement des institutions européennes: "Nous avons besoin de passer d'un système de règles et de directives pour les politiques économiques nationales, à un système s'appuyant sur davantage de souverainté partagée au sein d'institutions communes".
"Il est possible d'aboutir à un lien plus direct entre les décisions et les responsabilités. (...) Nous devons renforcer la force de la responsabilité démocratique de l'Europe vis-à-vis des citoyens, ce qui accentuerait automatiquement notre union politique", a-t-il fait valoir.