Le Premier ministre grec, Antonis Samaras, a fixé samedi comme "priorité" à la Grèce un "rapport positif" de la troïka chargée par l'UE et le FMI de veiller à son redressement, pour la maintenir à flot et dans l'euro.
"Notre priorité est un rapport positif de la troïka", arrivée à Athènes vendredi pour conclure d'ici début octobre un audit dont la zone euro fait dépendre la poursuite de son soutien au pays, a lancé M. Samaras, inaugurant la Foire internationale de Salonique (nord).
Ce n'est que dans ce cas que le pays obtiendra la prochaine tranche, de 31,5 milliards d'euros, des prêts UE-FMI consentis au pays, "que nous luttons pour décrocher", afin de réinjecter de la liquidités dans une économie à sec, menacée sinon de cessation de paiement, a-t-il ajouté.
Pour ce faire, le gouvernement est déterminé à "tenir ses engagements", a-t-il souligné, alors que son exécutif de coalition avec les socialistes et la gauche modérée doit boucler un impopulaire nouveau train d'économies de plus de 11,5 milliards d'euros pour 2013 et 2014, axé sur de nouvelles réductions de salaires publics et de pensions et des coupes dans les dépenses publiques.
Ce plan doit être finalisé ces prochains jours avec les envoyés de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, avec qui M. Samaras doit s'entretenir lundi, mais son élaboration a déjà relancé la tension sociale.
Les syndicats et l'opposition de gauche ont ainsi appelé à une grande manifestation dans la soirée à Salonique.
A la mi-journée, plusieurs centaines de policiers, pompiers et garde-côtes en uniforme ont ouvert le bal, avec un rassemblement sur le bord de mer, dans le cadre de l'offensive lancée par leurs syndicats depuis une semaine contre les coupes salariales les visant.
"Quand la colère déferlera sur le parlement, nous serons avec le peuple", proclamait une de leurs banderoles, anticipant sur les manifestations à prévoir à Athènes quand les mesures seront soumises au vote des députés.
Plusieurs milliers de militants communistes, emmenés par l'Union des retraités du parti communiste KKE, ont par ailleurs défilé dans la matinée dans le centre d'Athènes protestant notamment contre la détérioration des prestations de santé.
Jugeant avoir commencé à "regagner la confiance" des partenaires européens courtisés ces dernières semaines, M. Samaras a reconnu qu'il devra batailler ferme sur le front intérieur, accusant les opposants aux mesures de servir un "lobby de la drachme".
Quelque 3.500 policiers ont été déployés à Salonique, deuxième ville grecque, pour contenir les débordements émaillant souvent les manifestations.
Pour réduire la tension, et se consacrer aux négociations avec les bailleurs de fonds, M. Samaras a d'ailleurs renoncé à rester pendant le week-end à Salonique pour les discours aux entrepreneurs et conférence de presse marquant depuis des décennies la rentrée sociale et économique.