BERLIN (Reuters) - Le nouveau président désigné de Volkswagen (XETRA:VOWG) estime que le scandale de fraude aux tests des émissions polluantes de ses moteurs diesel représente un risque vital pour le premier constructeur européen, écrit le journal dominical allemand Welt am Sonntag.
Le scandale a provoqué "une crise qui menace l'existence de la compagnie", a déclaré cette semaine Hans-Dieter Pötsch lors d'une réunion interne au siège de VW à Wolfsburg, selon le journal.
Hans-Dieter Pötsch pense toutefois que la crise peut être surmontée, écrit Welt am Sonntag, qui ajoute que le projet de VW d'investir 100 milliards d'euros d'ici à 2018 pourrait être remis en question.
Un porte-parole de Volkswagen n'a pas souhaité commenter ces informations.
Actuel directeur financier du groupe, Hans-Dieter Pötsch devrait être nommé officiellement président du conseil de surveillance à l'occasion d'une réunion extrordinaire de cette instance de 20 membres qui se tiendra mercredi, a-t-on appris dimanche auprès de deux sources.
Sa nomination devait intervenir lors d'une assemblée générale extraordinaire prévue le 9 novembre mais celle-ci a été repoussée.
La réunion de mercredi sera également l'occasion de faire le point sur l'enquête interne que mène le constructeur sur l'affaire, ont ajouté les sources.
NOTE DE CRÉDIT SOUS SURVEILLANCE
Volkswagen, qui a déjà imposé un gel des embauches au sein de sa division financière et supprimé une équipe dans l'une de ses usines de moteurs, a provisionné 6,5 milliards d'euros pour couvrir les coûts de l'affaire, qui a conduit les trois principales agences de notation à accoler une perspective négative à la note de crédit du groupe.
Le conseil de surveillance du constructeur s'est réuni pour discuter des moyens de renforcer les finances du groupe mais n'a pas évoqué la possibilité de céder des actifs ou des marques, a-t-on appris auprès de deux sources proches du conseil.
Selon ces sources, le conseil s'inquiète d'une éventuelle dégradation de la note du groupe, qui entraînerait une hausse des coûts d'emprunt et affecterait sa capacité à regagner la confiance des investisseurs.
Lever des capitaux en vendant des actions deviendrait une option probable si les coûts du scandale dépassaient un "niveau critique", a déclaré l'une des sources.
Deux semaines après le déclenchement du scandale, Volkswagen a annoncé vendredi la mise en place d'un site internet permettant aux clients du constructeur de savoir si leur véhicule fait partie des 11 millions de voitures incriminées.
En entrant des données relatives au modèle en leur possession, les automobilistes pourront alors savoir s'ils doivent amener leur voiture au garage.
Volkswagen, qui voit se multiplier les enquêtes et les plaintes à son encontre dans le monde, n'a toujours pas présenté de manière concrète les modalités du rappel de 11 millions de ses voitures.
Un sondage du cabinet Puls publié dimanche par le Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung montre que 41% des consommateurs allemands pensent que l'image de marque du constructeur souffrira durablement du scandale. Onze pour cent des personnes interrogées déclarent ne plus avoir envie d'acheter un véhicule Volkswagen.
(Jan Schwartz et Andreas Cremer, Patrick Vignal pour le service français)