La nouvelle compagnie Air Côte d'Ivoire a été officiellement créée mardi à Abidjan, résultat d'un partenariat entre l'Etat ivoirien et Air France après la faillite d'Air Ivoire.
La convention créant la nouvelle compagnie aérienne a été signée par les principaux actionnaires que sont l'Etat de Côte d'Ivoire, Air France et le fonds Aga Khan.
Le gouvernement ivoirien avait annoncé en février que le capital de la compagnie était d'environ 25 milliards FCFA (quelque 38 millions d'euros).
Le capital est détenu à 51% par l'Etat, à 20% par Air France et à 15% par le fonds Aga Khan, 14% allant à des investisseurs privés, a déclaré lors de la cérémonie le général Abdoulaye Coulibaly, président du comité de pilotage d'Air Côte d'Ivoire.
Air France devait au départ détenir 35%, mais, début 2012, le fonds Aga Khan "est venu prendre 15% des 35%" détenus par la compagnie française, a-t-il précisé.
"Cela nous a permis de créer un partenariat avec le groupe Célestair, que dirige le réseau Aga Khan" et auquel appartiennent les compagnies Air Mali et Air Burkina, a-t-il ajouté.
Pour Pierre Descazeaux, directeur général Afrique et Moyen-Orient pour Air France, le partenariat de la compagnie ivoirienne avec deux compagnies de pays voisins est "très important" pour "donner une grande chance de succès" à Air Côte d'Ivoire.
"D'ici quelque temps", l'Etat va céder ses parts au secteur privé, a souligné le ministre ivoirien de l'Economie, Charles Diby Koffi, sans plus de précision.
Le nombre d'avions dont disposera la compagnie n'a pas été précisé. "Tous les pilotes seront ivoiriens", a relevé le général Coulibaly.
Aucune date de démarrage des activités d'Air Côte d'Ivoire n'a été donnée. Le lancement avait été précédemment annoncé pour fin avril.
Il était initialement prévu début 2012 mais a été retardé en raison surtout de négociations difficiles sur la répartition du capital, selon des sources proches du dossier.
Les autorités françaises ont pesé fortement pour qu'Air France, au départ réticente alors que le marché ouest-africain est difficile et la rentabilité limitée, accepte ce partenariat voulu par le gouvernement du président ivoirien Alassane Ouattara, au pouvoir depuis avril 2011, selon les mêmes sources.
Il y a deux ans, Air Ivoire a cessé ses vols, plombée par une dette gigantesque et des effectifs pléthoriques. Elle était détenue à 49,5% par l'Etat et à 50,5% par CFI Aérien, filiale du groupe Atlantique, propriété de l'homme d'affaires Bernard Koné Dossongui, considéré comme un soutien de l'ex-président Laurent Gbagbo.
Selon le général Coulibaly, le partenariat entre Air Côte d'Ivoire et Célestair va permettre à l'aéroport d'Abidjan de se relancer, après une décennie de crise politique, militaire et économique dans le pays.
"Notre aéroport a beaucoup souffert ces dernières années, passant de 1,2 million de passagers à 600.000 passagers. Nous pensons qu'avec le partenariat (avec) Air Mali et Air Burkina, nous pourrons d'ici à la fin de l'année atteindre le chiffre d'un million" de passagers, a-t-il indiqué.