La Bourse de Paris a terminé sur une forte baisse (-2,46%) vendredi, dans un marché rattrapé par ses inquiétudes sur la conjoncture économique, soumis à un important courant vendeur en fin de trimestre et craignant des mauvaises nouvelles sur l'Espagne.
A la clôture, l'indice CAC 40 a abandonné 84,50 points pour s'inscrire à 3.354,82 points, dans un volume d'échanges de 3,35 milliards d'euros.
Les autres marchés européens ont également reculé: à Francfort, le Dax a lâché 1,01% et le Footsie à Londres a reculé de 0,65%, alors que l'indice Eursotoxx a cédé 1,79%.
Le mois de septembre s'achève à la Bourse de Paris sur une perte de 2,24% mais sur le trimestre le bilan est en hausse de 9,93%.
La séance avait pourtant bien démarré, les investisseurs ayant été soulagés par la présentation jeudi soir d'un budget espagnol marqué par l'austérité et qui a satisfait Bruxelles.
Mais peu à peu la cote a cédé du terrain alors que la déprime a repris le dessus. Le mouvement de baisse s'est par la suite accéléré avec l'arrivée des investisseurs anglo-saxons, en début d'après-midi.
"La perspective d'une dégradation de la note de l'Espagne dans la catégorie spéculative par Moody's et les craintes sur le résultat des test de résistance des banques espagnole pèsent sur la tendance", explique-t-on chez Saxo Banque.
A cela s'est ajoutée la mauvaise nouvelle venant de la région espagnole de Murcie. Cette région est la sixième à solliciter une aide du fonds de liquidités (FLA) après la Catalogne, Valence et l'Andalousie et Castille-La Manche.
Dans un environnement fragilisé, cette actualité a lourdement pesé sur l'indice d'autant qu'un seuil technique, aux alentours des 3.380 points, a été franchi, ajoute-t-on de même source.
La fin du mois de septembre et du trimestre a également donné lieu à de nombreux ajustements de positions qui ont tiré l'indice vers le bas, a expliqué Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Selon Jérôme Vinerier chez IG Market il y a certes un retour des inquiétudes et des angoisses sur la situation de l'Espagne, mais le marché est avant tout en phase de correction.
"Après l'euphorie de l'été, la consolidation du mois de septembre, on entre clairement dans un marché de correction", estime-t-il et un premier avertissement a eu lieu mercredi quand la cote a perdu près de 3%.
Le marché s'inquiète également de l'économie en zone euro où les nombreux budgets de rigueur risquent d'accentuer le ralentissement économique. La France a ainsi présenté un budget de rigueur historique vendredi.
Enfin, outre-Atlantique, les nouvelles sont en demi-teinte: les Américains ont intensifié leur consommation en août (+ 0,5% sur juillet) mais leurs revenus n'ont enregistré qu'une faible hausse de 0,1%, la plus faible depuis le début de l'année.
L'activité économique de la région de Chicago a reculé en septembre pour la première fois en trois ans.
Preuve de ce retour des inquiétudes, les banques ont terminé en repli, malgré une ouverture dans le vert: Société Générale a perdu 3,03% à 22,10 euros, BNP Paribas (-2,41% à 36,98 euros), Crédit Agricole (-2,26% à 5,37 euros).
Les valeurs défensives, qui théoriquement résistent bien à ces changements de tendance, ont également terminé en nette baisse, à l'image de Sanofi (-3,14% à 66,66 euros), France Telecom (-3,20% à 9,38 euros).
Danone a été pénalisé par une note négative de Barclays et a cédé 2,70% à 47,91 euros.
Arkema a lâché 1,26% à 72,86 euros après un abaissement de sa recommandation par HSBC qui est passé à "réduire" contre "neutre" auparavant.
Parmi les hausses, on note les sociétés en conseil informatique qui ont profité des bons résultats du géant du secteur américain: Cap Gemini (+0,77% à 32,92 euros), Atos (+1,42% à 54,24 euros) Ingenico (+1,78% à 40,00 euros).
Air France, dopée par un relèvement de recommandation, s'est adjugé 4,56% à 5,04 euros. Peugeot a gagné 2,90% à 6,15 euros.