PARIS (Reuters) - La ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé dimanche que le gouvernement étudiait le moyen de clarifier la loi pour empêcher la prolifération récente de boutiques qui vendent des dérivés de cannabis.
"Ces coffee shops se sont ouverts sur une zone grise du droit", a-t-elle dit lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.
"Il va falloir qu'on revoie la législation et voir comment on met de l'ordre dans tout cela", a-t-elle ajouté, en précisant que les services du ministère de la Santé travaillaient pour cela avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes à Bercy.
Agnès Buzyn a souligné que le droit français autorisait les utilisations industrielles du chanvre, dont est extrait le cannabis, "quand il contient moins de 0,2% de THC (principe actif du cannabis)".
Pour elle, les coffee shops "ont détourné le droit en disant que leur cigarettes contiennent moins de 0,2% de THC", alors que "toute vente de cannabis à usage récréatif lorsque ce cannabis contient du THC, quelle que soit la dose, est normalement condamnable par la loi".
La ministre a reconnu que la législation actuelle était "un peu floue" mais a dit penser qu'une solution serait trouvée pour fermer les boutiques concernées d'ici quelques mois. "Il faut qu'on trouve le bon moyen (...) ils n'ont pas à vendre des produits contenant du THC", a-t-elle dit.
Une enquête préliminaire a été ouverte le 11 juin contre une de ces boutiques à Paris quelques jours après son ouverture, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information du Journal du dimanche.
"Le parquet de Paris a confié à la BSP (brigade des stupéfiants et du proxénétisme) le soin de vérifier si les conditions légales de vente de certaines formes de cannabis sont respectées par l'établissement concerné", a déclaré la source à Reuters.
Elle porte sur les chefs d'emploi, acquisition, transport, détention, offre et cession de stupéfiants.
(Yann Le Guernigou, édité par Pierre Sérisier)