La BCE a pour la seconde fois depuis la veille laissé inchangé le plafond de l'aide d'urgence (ELA) qu'elle accorde aux banques du pays, vendredi, traduisant une poursuite de la stabilisation des retraits, après l'hémorragie de la semaine dernière, a indiqué à l'AFP une source au fait de ces discussions.
Selon elle, les retraits se sont en effet "beaucoup calmés" depuis quelques jours.
Une autre source bancaire interrogée par l'AFP, et grecque, a simplement indiqué que "la Banque centrale européenne avait accepté vendredi ce que la Banque de Grèce lui avait demandé" en matière d'ELA, formulation employée depuis jeudi pour, semble-t-il, traduire une stabilisation. Les jours précédents, cette source évoquait explicitement "les hausses" de l'ELA consenties par la BCE.
Celle-ci, qui relevait le plafond de cette aide d'urgence pratiquement chaque semaine depuis février, a dû vigoureusement accélérer la cadence depuis mercredi dernier, en raison des retraits massifs de leur épargne effectués par des Grecs inquiets des désaccords entre leur pays et ses créanciers.
Des hausses d'ELA ont ainsi été décidées le mercredi 17, puis vendredi 19, lundi 22, mardi 23 et mercredi 24. Le montant atteint par le plafond après toutes ces décisions n'a pas été révélé. Le dernier chiffre connu, mercredi 17 après le relèvement, était de 84,1 milliards d'euros.
Jusqu'à 6 milliards d'euros auraient été retirés la semaine dernière, selon la presse grecque.
La banque de Grèce a publié vendredi ses derniers chiffres officiels sur les flux d'épargne dans les banques grecques, qui concernent le mois de mai. Le mois dernier, il y a eu un ralentissement de la fonte de l'épargne privée (particuliers et entreprises) : 3,87 milliards d'euros ont été retirés, contre 4,67 milliards en avril.
Les retraits s'étaient montés à 2,19 milliards en mars, 7,6 en février, 12,8 en janvier et 4,2 en décembre. Au total, c'était donc, fin mai, plus de 35 milliards d'euros qui avaient été retirés depuis l'annonce, début décembre, du processus électoral qui a conduit à l'arrivée au pouvoir de Syriza.
Fin mai, l'épargne privée toujours présente dans les banques représentait encore 129,9 milliards d'euros.