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High-tech: Angela Merkel cultive ses amitiés chinoises au salon de Hanovre

Publié le 15/03/2015 21:52
La chancelière allemande Angela Merkel donne le coup d'envoi du CeBIT d'Hanovre, dans le nord de l'Allemagne, salon high-tech majeur le 15 mars 2015 (Photo Tobias Schwarz. AFP)
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La chancelière allemande Angela Merkel donne le coup d'envoi du CeBIT d'Hanovre, dans le nord de l'Allemagne, salon high-tech majeur le 15 mars 2015 (Photo Tobias Schwarz. AFP)

Angela Merkel a donné dimanche le coup d'envoi du CeBIT d'Hanovre (nord), salon high-tech majeur où la chancelière allemande a l'occasion de cultiver sa relation privilégiée avec la Chine, invitée d'honneur en pleine révolution numérique.

Mme Merkel, qui s'est rendue sept fois en Chine depuis 2005, a rencontré dans la soirée en tête-à-tête le vice-Premier ministre chinois Ma Kai, avant l'inauguration officielle de l'événement.

"L'économie allemande ne conçoit pas seulement la Chine comme un partenaire commercial important hors d'Europe, mais aussi comme un partenaire dans le développement de hautes technologies", a-t-elle déclaré dans son discours d'ouverture.

Le pays partenaire déploie au salon plus de 600 entreprises (sur 3.300 participants), emmenées par les constructeurs de smartphones comme Huawei (SZ:002502), Xiaomi et ZTE, ou le géant du commerce en ligne Alibaba. Le fondateur de ce dernier, Jack Ma, a prononcé l'un des discours d'ouverture.

Placé sous le signe de la numérisation de l'économie, le CeBIT sera l'occasion pour les deux partenaires d'aborder des sujets laissés en friche. L'Allemagne a embrassé la thématique de l'"industrie 4.0", nouvelle révolution industrielle qui doit voir ses entreprises adopter objets et outils connectés.

Cet agenda allemand "est complémentaire" des réformes adoptées par la Chine, et qui doivent lui permettre de voir son industrie monter en gamme à l'horizon 2025, s'est félicité le Premier ministre Li Keqiang dans un message vidéo enregistré. Il a appelé à "une coopération gagnant-gagnant" entre les deux pays.

- 'Recomposition' -

Un message repris par le vice-premier ministre Ma Kai, qui a souhaité voir éclore "des collaborations concrètes dans les technologies de l'information et de la communication".

Pour le moment "les technologies de l'information tiennent jusqu'ici un rôle de second rang dans la relation entre la Chine et l'Allemagne", remarque pour l'AFP Jost Wübbeke, de l'institut Mercator d'études sur la Chine (Merics).

L'Allemagne est le premier partenaire commercial de la Chine en Europe, et le marché chinois le troisième débouché de l'économie allemande (après la zone euro et les Etats-Unis), avec des échanges bilatéraux de 150 milliards d'euros en 2014, selon la fédération DIHK des chambres de commerce.

Mais cette manne profite surtout à de grands industriels comme Volkswagen ou Siemens.

Pour faire avancer les choses en matière de high-tech, "la Chine est prête à éliminer les barrières commerciales et les barrières technologiques" pour les entreprises étrangères, a assuré Ma Kai.

Pour le CeBIT, choisir la Chine comme partenaire témoigne de la "recomposition de la carte du monde", selon un porte-parole du salon, qui n'est plus ouvert qu'aux professionnels depuis l'an dernier.

De simple fournisseur de composants bon marché, le géant asiatique émerge comme un véritable concurrent.

Le cabinet d'experts IDC prédit que le seul marché chinois représentera 43% de la croissance du secteur mondial des technologies de l'information en 2015. La Chine est le marché à la plus forte croissance pour le secteur.

- Egalité de traitement -

La censure de l'internet pratiquée par Pékin reste toutefois aux antipodes de la culture high-tech, un hiatus qui interpelle dans un salon où la cyber-sécurité reste un thème majeur, et qui accueillera l'activiste Edward Snowden en téléconférence.

Une quarantaine de défenseurs des droits de l'Homme ont manifesté devant la cérémonie d'ouverture du salon.

"Les relations économiques sont un levier important", faisait valoir Pamela Klages, une membre d'Amnesty International, regrettant que Berlin ne s'en serve pas pour faire pression sur Pékin.

"La Chine utilise aussi sa politique de cyber-sécurité pour s'assurer le développement d'un secteur IT compétitif chez elle", dénonce Hauke Gierow, un autre chercheur du Merics. Il juge le gouvernement allemand "largement inactif" face au protectionnisme chinois.

Mme Merkel a appelé à "une égalité de traitement entre les entreprises" allemandes et chinoises, sous les applaudissements de la salle. Pas un mot en revanche sur les droits de l'Homme.

Le CeBIT, plus grand salon mondial du genre dans les années 2000, a abandonné ce titre mais attend tout de même plus de 200.000 visiteurs du 16 au 20 mars.

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