L'Espagne, qui a déjà bouclé son programme de financement pour 2012, a commencé jeudi à couvrir ses besoins pour 2013, grâce à deux émissions obligataires lui rapportant plus de 7 milliards d'euros et permettant de repousser encore la perspective d'une demande d'aide extérieure.
Le Trésor espagnol a emprunté 3,88 milliards d'euros en obligations à trois, cinq et neuf ans, à des taux d'intérêt en baisse par rapport aux émissions précédentes, a annoncé la banque centrale.
Lors d'une opération parallèle publiée au Journal officiel, le Trésor a scellé la vente pour 3,27 milliards d'euros de bons à échéance 2017, lors d'une émission syndiquée (donc, auprès d'investisseurs privés), selon un avis paru au Journal officiel.
Selon l'agence Dow Jones Newswires, l'acheteur est le fonds de pensions de retraites de l'Etat, qui effectuera le paiement le 29 novembre.
Pour l'émission du Trésor sur le marché, les taux ont baissé sur les trois échéances, ce qui signifie que l'Espagne s'est financée moins cher: à trois ans le taux atteint 3,617%, contre 3,66% le 8 novembre, à cinq ans il est de 4,477%, contre 4,766% le 4 octobre, et à neuf ans il s'établit à 5,517% contre 5,545% le 15 décembre 2011.
Grâce à cette détente, il a pu emprunter plus que sa fourchette visée (2,5 à 3,5 milliards).
La quatrième économie de la zone euro, sous forte pression des marchés ces derniers mois pour demander une aide financière extérieure, semble finalement échapper à cette perspective pour 2012, ayant déjà couvert tous ses besoins de l'année.
Sur les échéances à moyen et long terme, comme celles proposées jeudi, le Trésor "a levé 86,358 milliards d'euros, soit 100,53%" du programme, avait annoncé le 8 novembre le ministère de l'Economie.
La Banque centrale européenne (BCE) a proposé son soutien, en dévoilant en septembre un programme d'achat de dette souveraine pour les pays les plus fragiles de la zone euro.
Pour en bénéficier, l'Espagne doit d'abord faire une demande officielle d'aide auprès des fonds de secours européens: elle pourrait s'y résigner dans les prochains mois, alors qu'elle fait face à de sombres perspectives économiques, plongée dans la récession et souffrant d'un chômage record, qui touche plus d'un actif sur quatre.
Signe d'une méfiance persistante du marché, la prime de risque, surcoût que paie l'Espagne pour emprunter à dix ans par rapport à l'Allemagne, référence en zone euro, restait d'ailleurs à un niveau élevé vendredi matin, à 422 points de base (4,22 points de pourcentage).