Le président nationaliste de la région espagnole de Catalogne, Artur Mas, a appelé mercredi le gouvernement à demander à l'Europe le sauvetage financier du pays, qu'il juge "inévitable", dans un contexte de forte pression des marchés en ce sens.
"L'aide extérieure sera inévitable et donc c'est mieux de l'envisager sans trop tarder", a-t-il déclaré en conférence de presse, admettant que c'est au gouvernement espagnol "de décider quand il la demandera ou s'il le fera ou non".
"Le sauvetage de l'Espagne finira par se produire", a-t-il insisté en ajoutant "l'Espagne a le potentiel pour sortir de cette situation (...) mais elle a besoin d'aide pendant un temps".
Toutefois, la demande d'aide "ne dépend pas seulement de ce que dit l'Espagne, mais aussi de ce que disent les autres pays européens" et "il y a certains pays dont l'opinion publique ne veut pas de cette demande", a-t-il précisé, en allusion notamment aux réticences allemandes.
"Je ne sais pas s'il y a une garantie (d'accord) par tous les pays de l'Union européenne. Il est possible que cela aussi retarde la demande", a-t-il noté.
Artur Mas, qui s'appuie sur une poussée indépendantiste face à la crise, réclame une plus large autonomie budgétaire et a avancé les élections catalanes à novembre.
Il s'exprimait mercredi au lendemain d'une réunion à Madrid entre le chef du gouvernement Mariano Rajoy et les présidents des 17 régions qui se sont engagées "à l'unanimité" à tenir leur objectif de réduction du déficit.
Artur Mas a durement critiqué cet objectif, fixé pour 2013 à 0,7% du PIB pour les régions et 3,8% pour l'Etat central, soit 4,5% au total. "La répartition des déficits publics en Espagne (...) est injuste et déloyale", a-t-il dit, alors que les régions gèrent les budgets de la Santé et de l'Education.
"L'Espagne a décidé que l'effort principal (dans la réduction du déficit) doit s'appliquer dans la Santé, l'Education et les services sociaux, c'est une erreur et un manque de loyauté", a-t-il regretté.
Selon lui, comme les régions assument 35% des dépenses sociales du pays, elles devraient avoir le droit à un tiers de l'objectif du déficit.
Mariano Rajoy s'est, lui, engagé à revoir ce partage à partir de 2014.