PARIS (Reuters) - La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a jugé dimanche la France "sur la bonne voie", dans une interview diffusée par France 2, mais elle a engagé le gouvernement actuel à poursuivre les réformes.
Christine Lagarde prédit une croissance économique française supérieure à 1%, conformément aux prévisions du FMI en mai pour 2015, mais inférieure à 2%.
L'ancienne ministre des Finances de Nicolas Sarkozy a apporté au passage ses encouragements au ministre de l'Economie de François Hollande, Emmanuel Macron, dont elle a salué la loi pour l'activité et la croissance.
"Dès lors qu'elle envisage des réformes en profondeur, dès lors qu'elle fait preuve de discipline budgétaire intelligente, c'est-à-dire centrée sur la croissance, je pense que (la France) est sur la bonne voie", a déclaré Christine Lagarde.
"Mais il faut que ces réformes soient mises en oeuvre et de manière courageuse, rapide. J'ai été ravie de voir un Macron 1", a-t-elle poursuivi en faisant allusion à la loi en question. "J'espère qu'il y aura un Macron 2, un Macron 3, etc. La vie économique française a besoin de ce vent de réformes, de cette impulsion de réformes, et ça ne peut pas s'arrêter à Macron 1."
Pour la patronne du FMI, il faut "approfondir, aller plus loin, décrasser, simplifier".
Interrogée sur les prévisions de croissance du FMI concernant la France, elle a répondu : "On va réviser notre plan général de prévisions pour l'ensemble des pays. On sera au-delà de 1%, sans aucun doute, je ne pense pas qu'on soit à 2%."
Dans ses prévisions de mai, le FMI évaluait à 1,2% la croissance économique de la France en 2015 mais jugeait nécessaire de réduire la dépense publique et de faire de nouvelles réformes structurelles pour soutenir l'activité.
Christine Lagarde n'a pas voulu se prononcer sur la capacité de l'économie française à inverser la courbe du chômage dans les prochains mois.
"On ne sait pas de quoi sera faite la croissance", a-t-elle dit. "Ce qu'on peut constater aujourd'hui, c'est qu'il y a des vents quand même qui sont très favorables. Si le bateau France n'est pas capable d'ouvrir grand les voiles pour avancer sur ce chemin de croissance, c'est inquiétant."
"Mais le financement facile, le prix très bas des matières premières, plus un euro compétitif, il y a quand même trois facteurs très importants pour que ça avance", a-t-elle ajouté.
Elle a par ailleurs assuré avoir des relations "tout à fait cordiales" avec le successeur socialiste de Nicolas Sarkozy, François Hollande.
(Emmanuel Jarry)