La Bourse de Paris a terminé en nette baisse jeudi (-1,43%), au plus bas depuis trois semaines, affectée surtout par les inquiétudes des investisseurs quant à la fragilité de l'économie en zone euro.
Le CAC 40 a perdu 49,03 points à 3.381,12 points, pour une troisième séance de baisse consécutive, dans un volume d'échanges modéré de 3,515 milliards d'euros. La veille, il avait lâché 1,14%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a lâché 1,77% et Londres 1,15%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a perdu 1,76%.
Le marché parisien, dans le rouge depuis le milieu de matinée, a fini au plus bas à la clôture depuis le 6 mars (3.362,56 points).
"Les marchés ont beaucoup grimpé ces derniers temps grâce au sauvetage de la Grèce notamment. Le CAC 40 prend encore 7% depuis le 1er janvier", relativise Yann Azuelos, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
Les investisseurs ont néanmoins fait part jeudi de leurs inquiétudes quant à la situation économique en zone euro, une prudence alimentée par le recul de Wall Street et des indicateurs américains sans relief.
Les nouvelles inscriptions au chômage ont poursuivi leur baisse et ont atteint leur plus bas depuis quatre ans, tandis que le taux de croissance du produit intérieur brut a été confirmé à 3,0% au quatrième trimestre.
"Il faut du carburant pour que le marché puisse continuer à monter", relève M. Azuelos, qui rappelle qu'aux Etats-Unis, "l'économie américaine a accéléré mais le problème de l'immobilier n'a pas été réglé".
Le marché restait préoccupé par la situation en zone euro, dont l'OCDE a estimé qu'elle resterait à la traîne par rapport aux Etats-Unis en termes de croissance, à la veille d'une réunion des ministres des Finances à Copenhague.
En outre, l'indice de confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs s'est très légèrement replié en mars dans la zone euro, après avoir enregistré deux mois d'amélioration.
"Les craintes que l'Espagne et l'Italie ne soient à leur tour (...) amenées à demander une aide extérieure pour redresser leurs finances publiques l'emportent temporairement sur les politiques accommodantes des banquiers centraux", indique Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
Une grève générale de 24 heures contre la réforme du travail et la politique d'austérité paralyse une partie de l'Espagne à la veille de la présentation par le gouvernement du budget 2012.
Parmi les valeurs, la première capitalisation parisienne, Total (-0,50% à 37,83 euros), a pesé sur le CAC 40, pour la troisième séance d'affilée.
La compagnie a réussi à localiser la fuite de gaz qui l'a obligé à évacuer une de ses plateformes en mer du Nord, mais celle-ci se situe à 4.000 mètres de profondeur.
"Le titre va être sous pression tant que dure la période d'incertitudes sur le coût de cet incident pour Total", explique M. Azuelos.
Plusieurs valeurs dépendantes de la conjoncture ont souffert, comme Peugeot (-5,66% à 11,93 euros), Renault (-2,83% à 38,79 euros), Saint Gobain (-2,81% à 33,09 euros) et Alcatel-Lucent (-2,44% à 1,72 euro).
Les valeurs bancaires ont été sanctionnées, sur les craintes en zone euro, comme BNP Paribas (-3,29% à 35,69 euros), Crédit Agricole (-2,78% à 4,62 euros) et Société Générale (-4,04% à 21,95 euros).
Seule valeur du CAC 40 à avoir terminé dans le vert, L'Oréal a gagné 0,95% à 89,93 euros.
Carrefour a perdu 2,32% à 17,69 euros alors que Société Générale a franchi le seuil de 5% du capital du groupe et détient désormais 6,76% du capital.
GDF Suez (-1,47% à 19,16 euros) a lancé une offre d'achat non contraignante sur les 30% du capital du britannique International Power qu'il ne détient pas encore.
DBV Technologies, spécialisée dans le traitement des allergies, a gagné 1,35% à 8,98 euros lors de son premier jour de cotation à Paris.
Enfin, Vranken-Pommery a perdu 4,01% à 26,30 euros. Le groupe a dégagé un résultat net en baisse de 40% et s'est dit prudent pour 2012.