La SNCF prendra le contrôle d'Eurostar, l'exploitant des trains à grande vitesse entre Londres, Paris et Bruxelles, au 1er janvier 2010, année de l'ouverture du transport international de voyageurs à la concurrence en Europe, a-t-elle confirmé mercredi.
La transformation du statut d'Eurostar en "entreprise ferroviaire de plein exercice", validé par le conseil d'administration de la SNCF le 10 juillet, s'accompagne d'une modification de son capital.
En tant qu'actionnaire majoritaire, la SNCF prendra le contrôle effectif d'Eurostar, grâce à la modification de son statut. Auparavant, Eurostar était géré en coopération par ses trois actionnaires, avec des décisions prises à l'unanimité, dans le cadre d'une co-entreprise.
La SNCF passera de 62% à 55% du capital, cédant 7% au gouvernement britannique qui voit sa participation grimper de 33% à 40%, selon le communiqué de la SNCF. La SNCB (chemins de fer belges) devrait rester quant à elle détentrice des 5% restants.
Grâce au projet de transformation d'Eurostar, la SNCF espère contrer les intentions de sa grande rivale, la compagnie allemande Deutsche Bahn (DB), dans la perspective de l'ouverture à la concurrence en Europe.
La DB avait manifesté au début de l'année son intérêt pour le rachat de la part britannique dans Eurostar, à la grande fureur des Français. Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, avait qualifié la démarche de Deutsche Bahn de "prématurée, prétentieuse et arrogante".
L'état-major d'Eurostar sera remanié à l'occasion de la transformation de la structure de son capital. L'actuel directeur général d'Eurostar, le Britannique Richard Brown, sera promu président non exécutif à la place de Guillaume Pepy, à la tête de la compagnie depuis 1998.
M. Brown sera à son tour remplacé par le Français Nicolas Petrovic, actuellement directeur général adjoint, avait indiqué dès vendredi Eurostar.