Les ministres des finances de l'Eurozone "perdent patience" avec la Grèce, a déclaré le président de l'Eurogroupe, le néerlandais Jeroen Dijsselbloem, à un quotidien grec, alors que le gouvernement grec présente ce jeudi son budget pour 2014.
"Beaucoup de ministres des finances de l'Eurozone commencent à perdre patience", a-t-il déclaré au quotidien Ta Nea, mercredi à La Haye.
Le gouvernement grec doit présenter ce jeudi au parlement son projet de budget pour 2014, mais le document sera très certainement amené à être révisé, car Athènes n'est pas parvenu à se mettre d'accord avec la troïka des créditeurs internationaux sur l'ampleur du trou budgétaire prévisible pour l'an prochain.
Mercredi, la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) ont mis fin à un round de négociations avec le gouvernement grec, sans parvenir à se mettre d'accord sur plusieurs points importants.
"Des progrès substantiels ont été réalisés, mais quelques questions restent à régler. Les discussions vont continuer à partir des différents sièges (de l'UE, BCE, FMI). Les équipes de l'UE, de la BCE et du FMI doivent retourner à Athènes au début décembre", a déclaré la troïka dans un communiqué publié jeudi matin.
Ce ton nuancé contraste avec les informations et fuites transmises par les médias grecs, qui évoquent un désaccord persistant, et sans issue proche, entre les deux parties.
Selon la troïka, le trou budgétaire pour 2014 dépassera 1,5 milliard d'euros, alors que le gouvernement grec l'estime à un peu plus de 500 millions.
Les discussions achoppent également à propos d'une nouvelle taxe foncière, de nouvelles coupes éventuelles dans les retraites, les suppressions de postes de fonctionnaires, et les privatisations d'entreprises publiques jugées trop lentes par la troïka, selon les médias grecs.
D'un accord avec la troïka dépend le déblocage d'une nouvelle tranche de prêt d'un milliard d'euros par les créditeurs internationaux.
"La Grèce a encore beaucoup de travail à faire", a déclaré M. Dijsselbloem à Ta Nea, ajoutant que les négociations avec la troïka portent sur "les progrès (de la Grèce), ou plutôt l'absence de progrès, au regard de ses engagements".
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