ATHENES (Reuters) - La Grèce et ses créanciers internationaux se rapprochent d'un accord pour permettre à Athènes de bénéficier d'un nouveau versement de fonds, a-t-on appris mardi de sources proches des négociations.
Les deux parties se sont entendues la semaine dernière sur un ensemble de réformes réclamées à Athènes pour débloquer 10,3 milliards d'euros en sa faveur tout en laissant en suspens la question de certaines mesures supplémentaires demandées à la Grèce.
L'une de ces mesures porte sur la suppression progressive d'une prime accordée aux retraités, alors que ces derniers, comme le reste de la population grecque, ont subi depuis six ans une cure d'austérité drastique censée éviter au pays la faillite et une sortie de la zone euro.
"C'est une question de dignité parlementaire. On ne peut pas demander aux législateurs de voter sur les mêmes questions encore et encore", a dit un responsable gouvernemental à Reuters. "Certaines actions exigées renforcent l'impact négatif des mesures déjà adoptées et frappent davantage des catégories sensibles."
Pour sortir de l'impasse, l'examen de certaines questions en suspens serait reporté à septembre, a dit ce responsable. "Nous sommes proches d'un accord", a-t-il déclaré.
Le ministre sans portefeuille Nikos Pappas, proche du Premier ministre Alexis Tsipras, a fait état de progrès importants au cours des deux derniers jours.
"Il y avait un sentiment de profond désaccord il y a 48 heures mais cela a évolué hier", a-t-il dit à des journalistes à Bruxelles.
"Je viens de parler (au ministre des Finances Euclide) Tsakalotos, il est encore plus proche (des discussions). Il y a de petites choses que nous allons faire passer au Parlement relatives à des lois secondaires. Mais nous sommes très très proches (d'un accord), que personne ne s'inquiète", a-t-il ajouté.
"Il y a une décision politique et économique sur le fait que nous avons un accord. Donc s'il y a un accord au niveau politique, le niveau technique doit suivre. Tout le monde respecte l'accord."
Le gouvernement grec s'oppose en particulier à une mesure consistant à récupérer rétroactivement des primes versées à certaines catégories de retraités, mais aussi au gel des salaires des gardes-côtes et des policiers alors que la Grèce est en première ligne dans la crise des migrants à laquelle est confrontée l'ensemble de l'Europe.
Athènes refuse aussi la privatisation de l'opérateur électrique ADMIE et la cession de créances douteuses garanties par l'Etat, en jugeant que cette dernière mesure réclamée par la Banque centrale européenne (BCE) ne ferait que renforcer ses problèmes budgétaires.
Les créanciers ont entrepris d'examiner ces questions, a dit un responsable européen.
Une autre source proche des créanciers de la Grèce a dit que ces points n'étaient pas susceptibles de bloquer un accord.
(Renee Maltezou, avec Lefteris Papadimas; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)