par Andrea Shalal
WASHINGTON (Reuters) - L'économie mondiale devrait croître de 4% en 2021 après s'être contractée de 4,3% l'année dernière, a déclaré mardi la Banque mondiale, selon laquelle la hausse des cas d'infection au COVID-19 et les retards dans la distribution des vaccins pourraient toutefois limiter la reprise à seulement 1,6% cette année.
Les prévisions de la Banque mondiale montrent que l'effondrement de l'activité dû à la pandémie de coronavirus est un peu moins grave que prévu mais que la reprise est également plus modérée et toujours sujette à un risque de baisse considérable.
"Les perspectives à court terme restent très incertaines. Un scénario pessimiste dans lequel les contaminations continuent d'augmenter et le déploiement d'un vaccin est retardé pourrait limiter la croissance mondiale à 1,6% en 2021", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Avec un contrôle réussi de la pandémie et un processus de vaccination plus rapide, la croissance mondiale pourrait atteindre près de 5%, selon son étude la plus récente sur les perspectives économiques mondiales.
Le coronavirus, qui a contaminé plus de 85 millions de personnes au monde, devrait avoir des effets négatifs durables sur l'économie mondiale, aggravant un ralentissement anticipé avant même le début de la pandémie et le monde pourrait faire face à une "décennie de croissance décevante" si de vastes réformes ne sont pas mises en place, a déclaré la Banque mondiale.
Des contractions plus faibles dans les économies avancées et une reprise plus solide en Chine ont permis d'éviter un effondrement plus important de l'économie mais les perturbations ont été plus graves dans la plupart des pays émergents et en développement.
La Banque mondiale table sur une progression du produit intérieur brut des Etats-Unis de 3,5% cette année après une contraction estimée à 3,6% en 2020.
La croissance économique de la zone euro devrait être de 3,6% en 2021 après une chute de 7,4% en 2020 tandis que l'économie du Japon, qui a reculé de 5,3% au cours de l'année écoulée, devrait rebondir de 2,5%.
La progression du PIB chinois devrait être de 7,9% cette année après une croissance de 2% en 2020, selon l'institution financière.
Celle des marchés émergents et en développement, hors Chine, est attendue à 3,4% en 2021 après une contraction de 5% l'année dernière.
Les revenus par habitant ont chuté dans 90% des économies émergentes et en développement, faisant basculer des millions de personnes dans la pauvreté, ajoute la Banque mondiale.
La crise y a également provoqué une hausse des niveaux d'endettement, la dette publique ayant augmenté de 9 points de pourcentage du PIB - la plus forte hausse en un an depuis la fin des années 1980.
"La communauté mondiale doit agir rapidement et avec force pour s'assurer que la dernière vague d'endettement ne se termine pas par une crise de la dette", écrit la Banque mondiale dans son rapport.
(Version française Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)