PARIS (Reuters) - Veolia Environnement vise un chiffre d'affaires d'environ 5 milliards d'euros dans ses activités liées à l'économie circulaire en 2020 contre 2,5 milliards actuellement, a annoncé mardi le numéro un mondial du traitement de l'eau et des déchets.
Portée par un durcissement des réglementations et des enjeux environnementaux, l'économie circulaire vise à mettre en place des solutions pour prolonger la durée de vie des ressources à travers des solutions de recyclage des déchets et de l'eau, mais aussi de valorisation et d'efficacité énergétique.
Veolia, qui souligne l'importance de l'innovation, estime que ce marché devrait atteindre 30 à 40 milliards d'euros au niveau mondial en 2020, contre près de 25 milliards aujourd'hui.
Au-delà de ses métiers traditionnels de recyclage, le groupe développe notamment des offres de location de solvants, de récupération des métaux précieux contenus dans la poussière des rues au Royaume-Uni ou encore de captation et de réutilisation de CO2 dans la zone portuaire du Havre.
"Aujourd'hui, la principale mine du XXIe siècle, ce sont les déchets des pays industrialisés. Ce sont ces déchets qui constituent le principal gisement de matières premières", a déclaré le PDG de Veolia Antoine Frérot, lors d'une réunion avec la presse.
Antoine Frérot a souligné que le prix des matières premières pour les industriels occidentaux, en valeur constante, avait été divisé par deux entre 1900 et 2000 avant d'être multiplié par trois entre 2000 et 2013 en raison de la demande croissante des nouveaux pays industriels.
Evoquant "un enjeu de commerce extérieur" pour les pays industrialisés, il a également estimé que le tri et le recyclage de déchets nécessitaient entre 6 et 25 fois plus d'emplois que leur enfouissement et qu'en France, l'économie circulaire pourrait générer 20.000 à 30.000 créations d'emplois pérennes d'ici à 2020.
L'économie circulaire fait partie de sept "thèmes majeurs de croissance" identifiés par Veolia comme particulièrement prometteurs, avec les "solutions innovantes" pour les villes, le traitement des pollutions difficiles, le démantèlement, l'agroalimentaire, l'industrie minière et l'industrie pétrolière et gazière.
(Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez)