PARIS (Reuters) - Le plan de relance de l'immobilier présenté vendredi par Manuel Valls est un déni de démocratie "vertigineux" qui "piétine" les engagements de François Hollande, a estimé Cécile Duflot.
Le Premier ministre, comme pour symboliser la volonté de rompre avec le dispositif qui porte le nom de l'ancienne ministre écologiste du Logement, dont l'action est jugée en partie responsable du marasme actuel dans le secteur, a déclaré que le nouveau serait associé au nom de celle qui a succédé à Cécile Duflot, Sylvia Pinel.
"C'est assez vertigineux, quand on y réfléchit, qu'un Premier ministre puisse annoncer qu'il n'appliquera pas une loi votée", a dit Cécile Duflot à des journalistes.
"Sur le plan démocratique, c'est un problème", a-t-elle poursuivi. "Mais c'est encore plus gravement un problème pour tous ceux qui consacrent la moitié de leurs revenus à se loger, pour des loyers qui, pas qu'à Paris, ont augmenté de 40% en dix ans. Les salaires n'ont pas augmenté de 40% en dix ans, c'est ça la réalité", a-t-elle dit.
"Je suis désolée, vraiment désolée, d'abord pour la démocratie, pour les engagements de François Hollande qui avaient été tenus sur la question du logement, qui sont -pas détricotés- qui sont piétinés", a dit la députée.
Dans une interview parue vendredi dans Les Echos, Cécile Duflot, qui a publié récemment un livre ravageur sur son expérience au sein du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, fustige en Manuel Valls l'incarnation d'un "blairo-thatchérisme ringard".
"Imiter Thatcher en 2014, c'est vraiment triste", dit-elle notamment.
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)