La "règle d'or" de stabilité budgétaire, que l'Espagne veut inscrire dans sa Constitution, permettra une certaine flexibilité, autorisant un petit déficit selon les circonstances, a indiqué mercredi la ministre de l'Economie Elena Salgado.
La ministre, qui a souligné que cette réforme allait "tranquilliser les investisseurs", n'a toutefois pas précisé si une limite chiffrée serait imposée.
Le chef du gouvernement espagnol a annoncé mardi une révision constitutionnelle destinée à garantir la stabilité budgétaire, demandant aux partis politiques de l'approuver avant les élections législatives du 20 novembre.
"Chaque année, il faudra déterminer à quel niveau du cycle économique nous sommes pour pouvoir être en déficit ou non. Un déficit pour chaque année, qui devra être calculé en fonction de la croissance de l'année donnée", a déclaré Mme Salgado sur la radio Cadena Ser.
"Quand nous vivrons une situation de croissance normale, entre 2 et 3%, le budget devra être à l'équilibre ou avec un tout petit déficit" et "même en cas de situation exceptionnelle, nous devrons viser l'équilibre", a-t-elle précisé.
Cette réforme constitutionnelle encadrera aussi la dette publique du pays, mais sans fixer de limite.
"Il n'est pas raisonnable de fixer une limite absolue, car l'Espagne se situait à 37% de dette et maintenant elle va atteindre 30 points de plus. Mais la dette publique devra respecter à tout moment ce qui aura été établi au niveau européen", a indiqué Mme Salgado.
La dette publique de l'Espagne représentait à la fin mars 63,6% du PIB, soit trois points de plus que la limite fixée par le Pacte de stabilité de l'UE (60%).
La dette publique espagnole, en proportion du PIB, est en hausse continue depuis le 1er trimestre 2008. Le gouvernement prévoit pour fin 2011 une dette à 68,7% du PIB, mais assure qu'elle restera alors environ 20 points en dessous de la moyenne européenne.
La révision de la Constitution doit être approuvée par la majorité des trois cinquièmes des membres des deux chambres du Parlement.
Le principal parti de l'opposition, le Parti populaire (PP, droite) a d'ores et déjà annoncé qu'il y était favorable, un soutien suffisant pour qu'elle soit adoptée.
Le 16 août, la France et l'Allemagne avaient proposé que les 17 pays membres de l'eurogroupe adoptent avant l'été 2012 la "règle d'or" visant à l'équilibre budgétaire.