La Chine bloque des achats d'Airbus par les compagnies chinoises en représailles à la taxe carbone européenne, a révélé jeudi Louis Gallois, le patron de l'avionneur européen EADS.
"Airbus est frappé par des mesures de représailles. Le gouvernement chinois refuse d'approuver des commandes de longs courriers des compagnies chinoises", a déclaré M. Gallois en demandant à l'Union européenne de renoncer à appliquer cette taxe, face à la levée de boucliers qu'elle a suscité à travers le monde.
Les ventes de 45 appareils --10 superjumbo A380 et 35 longs courriers A330-- sont en jeu, a souligné le patron d'EADS en présentant les résultats 2011 du groupe d'aéronautique et de défense.
25 A330 livrables d'ici fin 2014 sont déjà en production, a ensuite précisé un porte-parole d'Airbus.
"Nous plaidons pour une solution à l'échelle mondiale", a poursuivi M. Gallois. "Nous ne croyons pas qu'une solution uniquement européenne soit appropriée", a-t-il souligné.
Airbus a annoncé dans sa présentation de résultats qu'il voudrait porter la cadence de production du bi-réacteur A330 à 11 appareils par mois à partir du deuxième trimestre 2014, mais à condition que la taxe carbone "n'impacte pas les commandes d'avions".
La législation européenne, entrée en vigueur le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l'Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique.
26 des 36 membres de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), dont la Chine, les Etats-Unis et la Russie, contestent la mesure.