Le produit intérieur brut (PIB) de l'Inde a progressé de 7,9% au cours du deuxième trimestre de l'année fiscale, de juillet à septembre, par rapport à la même période un an plus tôt, soit bien mieux que les prévisions des analystes, selon les chiffres publiés lundi.
Cette forte hausse, qui s'explique par de faibles taux d'intérêt et un plan de relance pour faire face à la crise financière internationale, n'a pas modifié les prévisions du conseil économique du gouvernement qui continue de tabler sur une croissance de 6,5% pour l'année fiscale s'achevant en mars 2010.
La croissance du PIB de la troisième puissance économique d'Asie a largement dépassé les prévisions des analystes, qui anticipaient une hausse de 6,3%.
"Pour une bonne surprise, ce fut une grosse surprise", a commenté un économiste de chez HSBC, Robert Prior-Wandesforde, qualifiant cette progression d'"extraordinaire".
Il s'agit de la plus forte croissance trimestrielle depuis début 2008 en dépit de la pire sécheresse enregistrée cette année en Inde depuis près de quarante ans, qui a frappé de plein fouet la production agricole du pays, a-t-il relevé.
Au cours du premier trimestre achevé en juin, le PIB avait progressé de 6,1%.
"D'ici la fin de l'année, on peut s'attendre à encore davantage d'amélioration", a déclaré à des journalistes Montek Singh Ahluwalia, vice-président du conseil économique. Les prévisions de croissance annuelle devraient être revues à la hausse, a-t-il estimé, sans plus de précision.
Fin octobre, le conseil économique du gouvernement avait indiqué tabler sur une croissance comprise entre 6,25% et 6,7% pour cette année fiscale. Mais le président du conseil économique, C. Rangarajan, avait déclaré que "selon nos meilleures prévisions, nous pensons que l'économie devrait croître de 6,5%".
La croissance du PIB de juillet à septembre a été portée par la production de biens manufacturés, qui a bondi de 9,2% sur un an, tandis que les dépenses publiques ont augmenté de 12,7%, reflétant les efforts du gouvernement pour protéger l'économie des effets de la crise.
L'Inde a traversé la tempête financière mondiale en misant sur des moteurs de croissance internes.
Selon les analystes, les bons chiffres trimestriels du PIB pourraient décider la Banque centrale indienne à remonter les taux d'intérêts, même si les économistes ne s'attendent pas à un changement avant janvier prochain, le temps pour la Banque centrale de vérifier que la reprise est bien en marche.