La Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, a donné son feu vert lundi à la restructuration de la Banque agricole de Grèce (ATE), qui va réduire ses actifs de 25% en échange d'une recapitalisation publique pouvant atteindre 1,145 milliard d'euros.
Ce plan "devrait permettre de rétablir la rentabilité à long terme d'ATE", a estimé Bruxelles dans son communiqué.
ATE est le cinquième groupe bancaire en Grèce. Ses actifs s'élevaient fin 2010 à environ 30 milliards d'euros, soit environ 6% des actifs totaux détenus par les banques grecques.
En 2009, dans le cadre des mesures de soutien face à la crise financière, ATE avait déjà obtenu 675 millions d'euros de capitaux publics ainsi que des garanties de l'Etat. Et le mois dernier, elle a annoncé une augmentation de capital d'environ 1,26 milliard d'euros, dont jusqu'à 1,145 milliard d'euros apportés par l'Etat.
Comme pour la majorité des banques aidées par les pouvoirs publics pendant la crise, Bruxelles lui a demandé de réduire et d'assainir son bilan, afin de garantir qu'elle puisse survivre à long terme sans avoir besoin de nouvelles aides.
"Les difficultés rencontrées par ATE étaient principalement imputables à la mauvaise qualité de ses actifs, ce qui a eu des conséquences sur sa rentabilité et sa solvabilité", a souligné Bruxelles.
ATE va d'ici 2013 réduire le total de ses actifs de 25% au moins par rapport à leur niveau de 2009, principalement en procédant à des cessions et en diminuant ses encours de crédits.
Elle va également réduire dans le même temps ses charges d'exploitation et son endettement, également de 25%.
Enfin, elle va changer ses procédures de gestion des risques et d'approbation des crédits, afin de les rendre plus rigoureuses.
"Le plan de restructuration d'ATE comporte des mesures qui devraient permettre de lutter contre les faiblesses de la banque et de limiter autant que possible les distorsions de concurrence", s'est félicité le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia.
"Il constitue également un résultat positif de notre participation au programme international d'assistance macrofinancière de la Grèce", a-t-il encore souligné.
La Grèce avait été l'année dernière le premier pays de la zone euro à demander une aide financière extérieure. Les Européens et le Fonds monétaire international avaient mis sur pied un plan de sauvetage de 110 milliards d'euros, qui prévoyait aussi des mesures pour ses banques. Le gouvernement s'était aussi engagé à l'époque à effectuer 50 milliards d'euros de privatisations, et ATE devrait figurer sur la liste.
Mais le pays semble de nouveau avoir besoin d'un coup de pouce, l'idée d'un possible rééchelonnement de sa dette commençant à faire son chemin.