La Bourse de Paris a rebondi lundi, prenant 1,14% après deux séances de fort repli, principalement grâce à la hausse du secteur énergétique qui a profité de la situation en Libye.
L'indice CAC 40 a gagné 34,37 points à 3.051,36 points, dans un volume d'échanges très faible de 2,827 milliards d'euros, de nombreux opérateurs étant absents en cette fin de mois d'août.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a perdu 0,11%, mais Londres a gagné 1,08% et l'Eurostoxx 50 1,13%.
Le marché parisien a repris quelques couleurs mais a terminé sur une hausse modérée, au regard de la baisse de vendredi (-1,92%) et de la chute de jeudi (-5,48%).
Le CAC 40 a brièvement pris plus de 3% avant de faiblir dans le sillage de Wall Street, qui fait office de boussole pour les marchés européens et qui n'a cessé de voir ses gains se réduire depuis l'ouverture.
Les investisseurs rachètent "certains titres bradés. Il ne s'agit pas d'un rebond mais on reprend son souffle au début d'une semaine qui s'annonce compliquée", commente Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée.
La seule statistique publiée durant la séance outre-Atlantique n'a pas bouleversé la tendance à Paris, même si elle a été plutôt rassurante.
"L'indice d'activité calculé par la Réserve fédérale de Chicago ne montre pas de tendance à une récession imminente", souligne Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM.
Cet indice s'est s'établi en juillet à -0,06 contre -0,38 en juin, alors que la récession s'observe généralement lorsqu'il passe en dessous de -1.
Les investisseurs restent surtout dans l'attente du discours que doit prononcer le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, à Jackson Hole (Wyoming, ouest des Etats-Unis) vendredi.
"Les marchés devraient rester très volatils" avant ce discours, souligne Christian Parisot chez Aurel BGC.
"Certains attendent qu'il (Bernanke, ndlr) prenne position en faveur d'un troisième cycle d'assouplissement monétaire" afin de soutenir l'économie des Etats-Unis qui connaît des difficultés. "Rien n'est moins sûr", ajoute l'économiste.
La place parisienne a dû son rebond de lundi avant tout aux valeurs énergétiques, pétrolières en particulier, qui ont été portées par la perspective d'une fin de conflit en Libye.
Les rebelles ont pris le contrôle de plusieurs quartiers de Tripoli dimanche et un changement de régime pourrait permettrait une réouverture rapide des installations pétrolières du pays.
Total, première capitalisation du CAC 40, a pris 2,25% à 32,71 euros, GDF Suez 3,49% à 20,17 euros, EDF 2,45% à 20,71 euros et Technip 1,32% à 59,82 euros.
Certaines valeurs qui avaient beaucoup souffert la semaine dernière se sont reprises comme Peugeot (+1,70% à 18,60 euros). D'autres ont poursuivi leur baisse telles que Renault (-2,85% à 24,71 euros).
Les valeurs bancaires ont eu plus de mal à l'image de BNP Paribas (-0,09% à 32,72 euros). Société Générale a pris en revanche 0,93% à 21,07 euros.
"Le rebond ne se fera pas grâce aux bancaires", trop d'incertitudes demeurent sur les dettes des pays de la zone euro, juge M. Rozier.
Frédéric Oudéa, le PDG de la Société Générale, qui a perdu près de 50% de sa valeur depuis le 1er janvier, estime que la nervosité autour des titres bancaires pourrait durer au moins jusqu'à la publication des résultats du troisième trimestre, fin octobre.