Le Parlement japonais a entériné jeudi un budget initial record équivalent à 680 milliards d'euros pour l'exercice 2014, misant sur des recettes d'impôts en nette hausse pour tenter de réduire le déficit récurrent et faire face à la progression des dépenses de santé.
L'enveloppe initiale pour la période d'avril 2014 à mars 2015 s'élève à 95.880 milliards de yens (680 milliards d'euros), un montant en augmentation de 3,5% déjà validé par la chambre basse et qu'ont confirmé jeudi soir les sénateurs. Le parlement est dominé par le Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir.
Les dépenses de l'Etat devraient atteindre 72.610 milliards de yens, dont 30.520 milliards consacrés à la protection sociale, une somme en hausse de 4,8% sur un an.
La charge de la dette progresse pour sa part de 4,6% à 23.270 milliards de yens, le Japon finançant chaque année une grande part de budget par la vente de nouvelles obligations.
Côté recettes, l'Etat prévoit d'émettre 41.250 milliards de yens de titres obligataires (43% du budget contre 46,3% en 2013). Il fonde cette réduction sur l'espoir de recettes d'impôts en progression de 16% sur un an à 50.000 milliards de yens.
Un tel montant n'avait pas été atteint depuis sept ans. La hausse de 3 points à 8% de la taxe sur la consommation (équivalent de la TVA française) le 1er avril prochain ainsi que de meilleurs revenus des entreprises devraient en effet contribuer aux recettes de l'Etat.
"C'est un budget qui vise à la fois la revitalisation économique et une meilleure santé financière", a expliqué le gouvernement.
Toutefois, les analystes soulignent que mettre l'accent sur le redressement économique est certes une bonne chose, mais des réformes structurelles sont aussi nécessaires pour atteindre l'objectif d'assainissement progressif des finances et endiguer l'augmentation de la dette.
Le Premier ministre Shinzo Abe, qui est revenu au pouvoir il y a un peu plus d'un an, a déjà présenté un catalogue de mesures (touchant notamment l'innovation industrielle, des assouplissements réglementaires, des changements de dispositions pour les agriculteurs) mais leur mise en œuvre risque de prendre du temps.
Une conférence de presse du chef du gouvernement est programmée dans la soirée à Tokyo pour mieux détailler ses intentions.
M. Abe a cependant d'ores et déjà promis jeudi devant les parlementaires de poursuivre ses efforts afin de venir à bout de la déflation (qui a miné durant une quinzaine d'années l'économie nippone) et pour assurer à l'archipel une croissance durable.
Toutefois, si une embellie est déjà notable, le but est encore loin et M. Abe a pris un risque en décidant une augmentation de la taxe sur la consommation le 1er avril.
En prévision, une rallonge budgétaire de 5.500 milliards de yens (40 milliards d'euros) pour l'exercice en cours a déjà été approuvée afin de doper l'activité et d'atténuer les effets et la durée de la chute de consommation redoutée après la date fatidique.